Siège de l'Institut national de la femme
Le retrait d’une plainte déposée à l'Institut national de la femme (INF) arrête-t-il les poursuites ? Dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG en cours depuis le 24 novembre 2025 et qui prennent fin ce mercredi 10 décembre 2025, la cheffe pôle affaires juridiques à l’Institut national de la femme (INF), Maitre Josette Atadé a clarifié la position de l’INF sur le retrait de plainte en matière de violences contre les filles et femmes.
Dans une capsule parvenue à Banouto, l’avocate apprend qu’il n’est pas rare de voir des victimes de violence se désister après avoir déposé une plainte à l’INF. Elle fait savoir que ce désistement découle souvent d’un règlement à l’amiable. « Le chef de famille a parlé, le responsable religieux a parlé, on nous a enseigné de pardonner, on nous a enseigné de passer outre », sont entre autres les arguments évoqués par les victimes pour demander le retrait de leur plainte, rapporte Maitre Josette Atadé.
« Eh bien c'est votre droit le plus absolu. Vous avez le droit de retirer votre plainte, vous avez le droit de vous retirer de la procédure judiciaire », explique-t-elle.
Mais, attention, ce retrait de plainte ne signifie pas forcement l'extinction de l'affaire. Maitre Josette Atadé souligne que l’INF est aussi libre de poursuivre l’affaire. Pour cela, indique la juriste, l’INF « se substitue à la victime et continue la procédure judiciaire » lorsque la plaignante se désiste. Elle en déduit donc que le retrait de la plainte ne change en réalité « absolument rien ».
« Vous avez des infractions comme des agressions sexuelles, des enlèvements, des mariages forcés, des mariages précoces, des coups et blessures volontaires. Eh bien, la victime aura beau retirer sa plainte, l'Institut national de la femme ira jusqu'au bout », martèle l’experte en droit.
Maintien de la procédure pour éviter de nouvelles mises en danger
Justifiant cette rigueur, Me Josette Atadé invoque la philosophie d’intervention de l’institut. « La politique est simple, la victime a le droit de ne pas se protéger, mais elle n'a surtout pas le droit de mettre d'autres personnes en danger. Et pour cela, il faut s'assurer que la loi soit appliquée et que la loi ou la juridiction saisie aille jusqu'au bout de la procédure », conclut-t-elle.
Dans le cadre de l’édition 2025 des 16 Jours d'activisme contre la Violence basée sur le genre (VBG) à l'égard des femmes et des filles, l’INF ne s’est pas contentée des capsules aux allures d’avertissements. Elle a aussi initié des actions de proximité et des émissions interactives en langues nationales.
« Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles », est le thème autour duquel les activités se sont déroulées dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les VBG pour cette édition.
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