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16 Jours d'activisme : au Bénin, Huguette Bokpè Gnacadja fait focus sur les VBG numériques

16 Jours d'activisme : au Bénin, Huguette Bokpè Gnacadja fait focus sur les VBG numériques

Présidente de l’Institut national de la femme (INF), Huguette Bokpè Gnacadja a procédé, mardi 25 novembre 2025 à Cotonou, au lancement national de la campagne annuelle internationale « 16 Jours d'activisme contre la Violence basée sur le genre (VBG) à l'égard des femmes et des filles ». Elle a exposé les conséquences de VBG facilitée par le numérique.

Présidente de l’Institut national de la femme (INF), Huguette Bokpè Gnacadja a procédé, mardi 25 novembre 2025 à Cotonou, au lancement national de la campagne annuelle internationale « 16 Jours d'activisme contre la Violence basée sur le genre (VBG) à l'égard des femmes et des filles ». Elle a exposé les conséquences de VBG facilitée par le numérique.

Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l'INF

Huguette Bokpè Gnacadja, présidente de l'INF

Top départ de l’édition 2025 des « 16 Jours d'activisme contre la Violence basée sur le genre (VBG) à l'égard des femmes et des filles ».  Au Bénin, la campagne annuelle internationale a été lancée, mardi 25 novembre 2025, à l’occasion d’une cérémonie de l’Institut national de la femme (INF) à Cotonou. 

 

Présidente de l’INF, Huguette Bokpè Gnacadja, a invité l’assistance à regarder « les VBG numériques non pas seulement comme un problème des droits humains et de justice sociale, mais aussi un obstacle au développement économique des femmes ». Elle a signalé que les VBG facilitées par le numérique causent assez de dommages aux femmes parmi lesquelles, la réduction de leur visibilité et un frein à la croissance de leur business. 

 

Huguette Bokpè Gnacadja fait savoir qu’à force de subir du harcèlement en ligne et de faire face à des comportements inappropriés de la part des clients masculins, certaines femmes bannissent volontairement leur présence en ligne. Une autocensure qui se traduit par des pertes d'opportunités de vente et de clientèle. 

 

« Les plus courageuses prennent des mesures de précaution, telles que filtrer les clients, demander à quelques d'autres d'intervenir lors des rencontres, limiter les interactions, ce qui implique du temps, de l'énergie, voire des ressources matérielles, et parfois, la réduction de leur efficacité et de leur rentabilité », apprend-elle. 

 

Pour la présidente de l’INF, les VBG numériques créent un climat d'anxiété qui amène certaines femmes à éviter l'utilisation de plateformes de e-commerce ou de canaux digitaux à fort potentiel parce qu'elles craignent les abus. Cette option, souligne-t-elle, « limite leur inclusion financière puisqu'il y a du coup moins d'utilisation d'outils numériques, moins de transactions, moins d'investissements dans la croissance de leur business ». 

 

De VBG numériques aux violences économiques 

 

Évoquant toujours les violences basées sur le genre facilitées par le numérique, Huguette Bokpè Gnacadja cite les contenus insultants, les campagnes de dénigrement, les divulgations d'informations personnelles. Celles-ci, a-t-elle poursuivi, « ternissent la réputation professionnelle des femmes entrepreneurs, ce qui peut faire fuir les clients ou des partenaires potentiels ».

 

Elle affirme que les VBG numériques visant les femmes d'affaires constituent en même temps des violences économiques dans la mesure où elles peuvent se voir refuser des accès au financement. Car, signale-t-elle, « certaines banques ou institutions frileuses les discriminent, considèrent qu'elles ne sont pas sûres, qu'elles ne sont pas stables et leur refusent du financement ». 

 

La présidente de l’INF recommande que les solutions contre les VBG numériques soient adaptées à la réalité. Mieux, à la prise en compte de toutes les couches de la société dont les femmes non lettrées et les femmes peu lettrées qui ont accès au numérique.  Le renforcement juridique et institutionnel, l’éducation de toutes à la sécurité numérique, l’apprentissage des jeunes aux comportements responsables et à une culture numérique citoyenne, la multiplication des canaux de signalement des cas d’abus, de conseils, la collaboration multisectorielle et le renforcement de la coopération entre États africains sont entre autres des propositions de solutions énumérées par Huguette Bokpè Gnacadja. 

 

La sextortion, une nouvelle violence

Ministre des affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé a fait remarquer que la volonté politique du gouvernement du président Patrice Talon a permis la mise en place d’armes fortes nécessaires à utiliser pour combattre les violences sexuelles et celles dans l’espace virtuel. Elle a exhorté les militants engagés dans la lutte à les utiliser avec toute la détermination, toute l'énergie parce qu'il reste encore du chemin pour en finir avec ces violences qui sont soigneusement installées dans la société. 

 

En dehors des violences liées au viol, le harcèlement sexuel, les mariages précoces, la ministre a invité les militants engagés contre les violences faites aux femmes et filles à s’intéresser aussi à la sextortion, une nouvelle violence qui prend corps et « qui ne fait pas moins de dégâts pour les victimes ». 

 

Evelyne Dabire, représentante de l’ambassadrice du Canada souligne que « la campagne des 16 jours d'activisme n'est pas qu'un moment de plaidoyer, c'est un appel à l'action et à la responsabilité collective, un appel à faire de chaque espace numérique un espace sûr, c'est aussi un appel à soutenir les victimes et les survivants, un appel à éduquer les jeunes, accompagner les familles, un appel à responsabiliser les plateformes et à renforcer les institutions, un appel à promouvoir une culture numérique respectueuse, inclusive et égalitaire ». 

 

Evelyne Dabire assure que « l'ensemble des partenaires réunis au sein du groupe thématique Genre et protection sociale restera résolument engagé aux côtés du gouvernement du Bénin pour que les femmes et les filles puissent évoluer en sécurité, en dignité et en confiance dans tous les environnements ». 

 

Représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la population, Richmond Tiemoko a rappelé l’appel du système des Nations Unies qui exhorte chacun et chacune à s'unir pour garantir et reconquérir les espaces numériques et physiques pour mettre fin aux violences numériques vers les filles et les femmes au Bénin et partout dans le monde. 

 

Flore Djinou

 

Selon Flore Djinou, secrétaire exécutive de l'Institut national de la femme (INF), durant les 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre, édition 2025, il y aura une mobilisation sociale et institutionnelle d'envergure nationale, du 24 novembre au 31 décembre 2025. Elle informe que les évènements sont déjà lancés avec l’installation de 20 drapeaux géants orange flottant depuis le 24 novembre, autour du siège de l'Institut National de la Femme, comme un cri visuel contre les Violences Basées sur le Genre.  

 

Dans l’agenda de l’INF, il est prévu une campagne digitale de grande ampleur qui mobilisera Facebook, TikTok et Instagram pour sensibiliser, informer et protéger. Sélectionnées par l’institut national de la femme, 12 radios communautaires sur toute l'étendue du territoire diffuseront en langues nationales des émissions interactives pour toucher toutes les couches sociales. Dans les villes et zones périurbaines, des conducteurs de Taxi moto et tricycles porteront le message de l’INF. Les activités seront clôturées par un renforcement de l'autonomie physique des femmes et des filles par des séances d'initiation à la self-défense organisées à l’institut. 

 

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