Au Bénin, les supporters de certaines équipes de la ligue professionnelle de football ne pourront plus voir leurs joueurs évoluer devant eux à domicile. En effet, la Fédération béninoise de football a décrété le déclassement de plusieurs infrastructures sportives qui avaient pourtant accueilli des rencontres lors de la saison précédente.

Pour la saison 2025-2026, ces stades ne seront donc pas autorisés à recevoir des matchs de l’élite. Il s’agit notamment des terrains de Parakou, René Pleven à Cotonou, Charles de Gaulle à Porto-Novo, Jean-Pierre Gascon à Pobè, Atchoukouma à Djougou, du Campus d’Abomey-Calavi, Saint-Louis Stadium à Sèmè-Kraké, de Djeffa à Sèmè-Podji et de Tchaourou.

Cette décision a créé un certain émoi au sein des clubs et de leurs supporters. Lors d’un point de presse tenu à Porto-Novo, la Ligue de football du Bénin (LFB) a détaillé les motifs qui ont conduit à ce déclassement. Selon Imourou Bouraïma, premier vice-président de la LFB, la première raison a trait à la diffusion des rencontres.

Depuis deux ans, chaque week-end, deux matchs du championnat sont en direct à la télévision sur un bouquet. Le constat fait est que certains stades sont absents dans la programmation de diffusion des rencontres en direct. « Tout simplement parce que ces stades ne remplissent pas les conditions ou les critères énumérés pour pouvoir produire et diffuser ces matches en direct », a indiqué Imourou Bouraïma. 

Au-delà de la couverture télévisée, la sécurité apparaît comme un facteur déterminant. « Nous avons également, au niveau de la Ligue de football du Bénin, reçu dans plusieurs rapports aussi bien des commissaires aux matches et des arbitres des plaintes par rapport à la sécurité sur certains stades », a confié le vice-président de la LFB. Il a rappelé que les articles 38 et 39 du règlement du championnat énoncent les normes des stades. L'article 38 indique notamment que chaque stade doit être entouré d’une grille de sécurité autour de la pelouse afin de protéger aussi bien les joueurs que les spectateurs. 

Une autre raison évoquée est la praticabilité des terrains et l’état des vestiaires. « Cette disposition également est contenue dans le règlement du championnat depuis la saison passée. » Pour le vice-président, il ne s’agit pas seulement d’imposer des règles, mais de permettre à la LFB d’évoluer. « Nous sommes en train de vouloir passer à une autre étape dans l'organisation de nos championnats. Nous voulons revenir à l'ancien format qui est Ligue 1 et Ligue 2. Pour cela, il va falloir aussi revenir sur certaines dispositions du règlement intérieur et les mettre véritablement en application. »

Par ailleurs, la capacité des stades à recevoir et à faciliter le travail des équipes techniques chargées de la production audiovisuelle joue un rôle crucial. « Il y a également les dispositions à prendre pour que l'unité de production des matchs ait la possibilité de pouvoir couvrir correctement les matchs et les diffuser sur les antennes » du diffuseur, précise Imourou Bouraïma.

Face à ces exigences de modernisation et de professionnalisation, la FBF et la LFB souhaitent assurer la qualité et la sécurité des compétitions tout en augmentant la visibilité du football béninois sur la scène médiatique. Les clubs concernés devront donc se conformer à ces critères ou trouver d’autres stades pour leurs rencontres à domicile.