Photo de famille des participants à l'atelier de présentation du Manifeste des jeunes
Jeunes parlementaires et organisations de jeunesse au Bénin plaident pour une forte implication de la jeunesse dans la gouvernance de leur patrie. Ils ont résumé leurs réflexions teintées de doléances dans un manifeste présenté à des représentants de formations politiques. Le choix de présenter le manifeste aux partis politiques n’est pas anodin. Il se justifie par le fait que ce sont eux qui envoient les députés à l’Assemblée nationale pour représenter le peuple, dont la jeunesse, selon les explications de Vincent Agué, directeur de l’équipe de recherche sur la gouvernance, du think tank Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF).
Le manifeste présenté aux acteurs politiques est le fruit d’un atelier de réflexion participatif qui a réuni durant plusieurs jours des membres du parlement des jeunes du Bénin ainsi que des représentants d’organisations de la société civile dirigées par des jeunes. Cette démarche a permis de garantir une diversité d’opinions et une représentativité des aspirations de la jeunesse. Cadres juridiques, défis de participation, priorités, recommandations et appel à l’action, sont les cinq axes autour duquel la démarche est structurée.
Le texte rappelle que les jeunes de 15 à 35 ans représentent 65,9 % de la population selon le quatrième Recensement général de la population et de l'habitation (RGPH4) au Bénin. En dépit de ce poids démographique, leur engagement concret demeure faible et leur implication réduite dans les mouvements citoyens.
Les priorités exprimées par les jeunes couvrent la participation aux instances de prise de décisions, l’amélioration de l’employabilité des jeunes, l’accès à une formation de qualité, la prise en compte de leurs opinions, l’inclusion sociale, la cohésion, le soutien à l’entreprenariat et le respect de leurs droits et dignité. Ils demandent une représentation proportionnelle, des espaces de dialogue, une consultation systématique et des réformes éducatives adaptées au marché du travail.
Le manifeste adresse ensuite des appels aux autorités politiques et à la jeunesse. « Les députés doivent adopter des lois renforçant la protection des droits et garantir leur dignité dans toutes les sphères de la société ». C’est l’une des demandes phares formulées par les jeunes, souligne Destiny Kounkouaga, première vice-présidente du Parlement des Jeunes du Bénin.
Dans les échanges à bâtons rompus avec les représentants de partis politiques, Saturnin Nonvignon, premier secrétaire du parlement des jeunes, a plaidé pour l’intégration réelle des jeunes dans les processus décisionnels et la prise en compte des enjeux liés à l’éducation, l’emploi et la justice sociale. Il a insisté sur la nécessité de mettre en confiance les jeunes qui s’engagent dans la politique plutôt que de les « combattre ».
Guerschom Agbowakounou, président du parlement des jeunes du Bénin, 4e mandature, espère que « leurs plaidoyers parviennent aux autorités à divers niveaux, afin qu'ils puissent véritablement prendre connaissance du contenu du travail effectué par nos aînés (Parlement des jeunes du Bénin, 3è mandature) et dont nous avons aujourd’hui l'honneur de faire le suivi, afin que véritablement quelque chose soit fait »
Le jeune parlementaire en chef indique que les besoins des jeunes et les défis auxquels ils font face ne sauraient avoir de solution « si les personnes qui détiennent le pouvoir de décision n'en prennent pas connaissance et ne comprennent pas véritablement de quoi il s'agit ».
À la jeunesse elle-même, les participants à l’élaboration du manifeste rappellent la nécessité de la conscientisation à l’engagement citoyen, du renforcement des capacités sur la citoyenneté et la bonne gouvernance. Ils lui recommandent aussi le militantisme responsable et le développement du patriotisme afin de contribuer activement à la construction d’une société davantage juste, prospère et démocratique.
Ces recommandations à l’endroit de la jeunesse résultent d’un constat fait par les participants aux projets ‘‘Jeune Parlementaire Acteurs de Gouvernance’’. « Nous avons remarqué que nous prenons des initiatives à travers la rédaction des projets et tout, mais qu'après ça, lorsqu'on veut mettre en place ces différents projets, la jeunesse ne s'y implique pas vraiment », a justifié Destiny Kounkouaga, première vice-présidente du Parlement des Jeunes du Bénin.
« Des différents conseils que nous avons d'ailleurs reçus des différents représentants des partis politiques, c'est que nous devons beaucoup plus nous impliquer, pas uniquement par les écrits, mais par les actions », a-t-elle souligné. Le projet « Jeunes parlementaires acteurs de gouvernance (JPAG) est piloté par le Civic Academy for Africa’s Future (CiAAF) avec le soutien financier de l’Union Européenne.
0 commentaire
0 commentaire