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Contrebande de produits tropicaux à Tchaourou : un commissaire de police et 03 douaniers risquent 02 ans de prison

Contrebande de produits tropicaux à Tchaourou : un commissaire de police et 03 douaniers risquent 02 ans de prison

Le ministère public la CRIET a présenté ses réquisitions dans le dossier de trafic présumé de produits tropicaux à Kassouala dans la commune de Tchaourou. Un officier de la police et trois douaniers risquent de la prison ferme.

Le ministère public la CRIET a présenté ses réquisitions dans le dossier de trafic présumé de produits tropicaux à Kassouala dans la commune de Tchaourou. Un officier de la police et trois douaniers risquent de la prison ferme.

L’affaire de camions remplis de produits tropicaux retrouvés sur un parc à Kassouala dans la commune de Tchaourou a connu une évolution. La procédure a été évoquée, jeudi 6 novembre 2025, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Dans ce dossier, l’ex-commissaire de  Kassouala et l’ex-chef poste de douane de la localité et quatorze (14) policiers et douaniers sont poursuivis pour les faits d’« abus de fonctions et blanchiment de capitaux ». Ils sont accusés de mener, avec des propriétaires de camions et des producteurs, la contrebande des produits tropicaux hors des frontières du Bénin.

 

Cette affaire a éclaboussé ces fonctionnaires de police et de la douane après l’interpellation de plus d’une dizaine de camions chargés de produits tropicaux en  stationnement sur un parc  de Kassouala à quelques kilomètres de la frontière du Nigéria. Dans ses réquisitions, le ministère public de la CRIET a parlé d’un marché d’exportation et de commercialisation de produits tropicaux notamment le cajou et le soja. Selon le substitut du procureur spécial, ce marché s’animait sur le dos de l’administration. Le magistrat a indiqué qu’il ne devrait pas avoir de parc dans cette localité.

 

Il a expliqué que les arguments des prévenus ne l’ont guère convaincu. Il est revenu sur les quatre arguments évoqués par les éléments de la police et de la douane pour se défendre contre les accusations. Selon le ministère public, les prévenus ont estimé que les camions n’avaient pas franchi la frontière. Ils ont justifié, selon le magistrat, la présence des camions sur les lieux par le fait que Kassouala est une localité de production de ces produits tropicaux. Les mis en cause ont encore affirmé, font savoir,  les réquisitions du magistrat, qu’ils ne peuvent pas intervenir le temps qu’ils ne constatent pas que lesdits camions prennent la direction du Nigéria. D’autres parmi eux ont avancé qu’ils n’étaient pas informés de la réglementation qui demande à ce que des camions chargés de produits tropicaux ne soient pas retrouvés dans les 5 kilomètres des frontières béninoises.

 

Quatre principaux prévenus présumés coupables

 

Dans son réquisitoire, le ministère public a retenu, après sa lecture des faits, quatre principaux mis en cause dans le dossier. Le magistrat a estimé que les responsabilités de l’ex-commissaire du commissariat de Kassouala, nouvellement créé, de l’ex-chef poste de douane la frontière de Kassouala et deux (2) de ses collaborateurs sont engagés dans cette affaire. Contre ces quatre prévenus, le ministère public a requis 24 mois de prison dont 12 ferme pour les faits d’« abus de fonctions ». Il a demandé à la Cour de les condamner à payer chacun, une amende de deux (2) millions de FCFA.

 

Quant aux douze autres policiers et douaniers, le magistrat a constaté un doute dans la commission des faits qui leur sont reprochés. Il a proposé à la Cour de leur accorder le doute et de les relaxer. Concernant l’infraction de « blanchiment de capitaux », le magistrat a indiqué n’avoir pas eu de preuves pour soutenir cette accusation contre les prévenus. Il a demandé que la Cour n’en tienne pas compte dans son verdict.

 

La partie civile représentée par la douane a fait une demande pour les préjudices causés à l’administration. La douane a invité le juge à astreindre les propriétaires des camions et des marchandises à payer la somme de plus de 737 millions de FCFA pour avoir violé l’article 331 du code des douanes en vigueur au Bénin qui interdit la contrebande.

 

Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe de leurs clients. Les conseils ont relevé l’absence au dossier du procès-verbal de constatation des camions qui ont franchi la frontière. Ils ont évoqué des actes d’agressions dont font objet les disciples de Saint Mathieu quand il s’agit d’interpeller des contrebandiers. Au péril de leur vie, l’avocat trouve que ces fonctionnaires sont trop exposés et méritent d’être beaucoup plus protégés. Après les plaidoiries des avocats, la Cour a renvoyé le délibéré au 18 décembre 2025.  

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