L’affaire entre un colonel de l’armée béninoise à la retraite et son neveu l’accusant de préparer un coup d’État contre le président Patrice Talon a évolué à la CRIET. Jeudi 16 octobre 2025, la Cour spéciale a convoqué les parties au procès.
A l’occasion, le ministère public a présenté ses réquisitions contre le neveu poursuivi sous mandat de dépôt pour « abus de confiance, fausse dénonciation de crime et harcèlement par le biais d’une communication électronique ».
Selon l’accusation, le neveu, un ancien militaire radié de l’armée a tenté de flouer son oncle colonel à la retraite dans une affaire d’achat de domaine. Devant la Cour, le colonel a indiqué avoir remis une série d’argent à son neveu pour finaliser l’achat d’un domaine d’environ trois hectares à Covè.
D’après la déposition du colonel, le prévenu n’a pas remis les sous au vendeur comme il était convenu. Il aurait même, selon l’officier à la retraite, refusé de répondre à ses appels pendant que l’oncle se faisait chasser du domaine qu’il pensait déjà acquis par le biais de son neveu. Le colonel a indiqué qu’il lui a versé successivement 125 000 ; 250 000 et 300 000 FCFA.
Lors des débats à l’audience du 6 mars 2025, le ministère public a demandé au prévenu s’il ne se reprochait que les montants évoqués par son oncle. Le prévenu était resté sans réponse. Le magistrat l’interroge à nouveau : « Pourquoi vous avez accusé votre oncle de vouloir faire un coup d’Etat au président Patrice Talon ?».
Le neveu a expliqué qu’il a fait cette accusation sous l’effet de la colère. Il dit reprocher à son oncle de lui devoir quatre (4) mois d’impayés. Mais le jeune a exprimé ses regrets et a demandé pardon à son oncle. A l’audience du jeudi 16 octobre 2025, l’avocat du colonel à la retraite, Me Marc Zinzindohoué a indiqué que le prévenu a totalement désintéressé son oncle.
Mais concernant la « fausse dénonciation de crime », le conseil a demandé à la Cour de sanctionner le prévenu et de lui faire payer le franc symbolique. Dans ses réquisitions, le ministère public a proposé une requalification des faits mis à la charge du prévenu en « diffusion de fausse information et harcèlement par le biais d’une communication électronique ».
Pour ces faits, le substitut du procureur spécial a requis 12 mois de prison ferme et un million de FCFA d’amende contre le prévenu. Il a suggéré à la Cour de faire droit à la demande de la victime et de condamner le prévenu à lui payer le franc symbolique.
La défense du neveu a plaidé la clémence de la Cour. Me Omer Tchiakpè a déploré « des propos malveillants de son client à l’égard de son oncle ». L’avocat a mis ces propos sur le compte de la naïveté de son client. Selon le conseil, c’est une affaire qui devrait être réglée en famille. « Ça n’aurait dû jamais venir ici », a-t-il déclaré devant les juges. L’avocat a imploré la Cour d'accorder le doute à son client et de le relaxer en cette qualité.
Le verdict est attendu le 27 novembre 2025.
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