La défense de Comlan Hugues Sossoukpè a fustigé la réaction des autorités sur la situation de Comlan Hugues Sossoukpè. Le collège d’avocats en charge de la défense de Hugues Comlan Sossoukpè a dénoncé, dans un communiqué, la méconnaissance de son statut de réfugié par les officiels ivoiriens.
Après l’arrestation à Abidjan et l’extradition du journaliste, activiste et lanceur d'alerte au Bénin, le porte-parole du gouvernement ivoirien a déclaré que son pays ignorait que le promoteur du journal Ololofofo était un réfugié béninois au Togo.
« Il aurait fallu que nous sachions que Hugues Comlan Sossoukpè était réfugié au Togo. Il se trouve que nous avons une coopération avec un pays ami et frère, le Bénin. Dans le cadre de cette coopération judiciaire nous avons renvoyé Hugues Comlan Sossoukpè sans savoir qu’il était réfugié au Togo », avait réagi Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, sur l’extradition de Comlan Hugues Sossoukpè vers le Bénin.
Le ministre ivoirien a fait savoir que son gouvernement s’est conformé « aux pratiques qui se font en matière de coopération judiciaires et en matière de coopération policière ».
Le porte-parole du gouvernement ivoirien a informé que le ministère de la transition numérique a invité quarante-sept (47) journalistes pour son événement. Par ailleurs, Amadou Coulibaly a confié que le ministère n’est pas allé « chercher le background de chacun de ces journalistes pour savoir qui était réfugié et qui l’est pas ».
Violation du droit international
Dans son communiqué en date du 8 septembre 2025 parvenu à Banouto, le collège d’avocats a jugé "inacceptable" l’argument avancé par le gouvernement ivoirien, selon lequel il ignorait la qualité de réfugié de Comlan Hugues Sossoukpè. « Dès son arrivée en Côte d’Ivoire, Monsieur Sossoukpè a présenté un titre de voyage officiel délivré par l’État togolais. Ce document mentionne clairement le statut de « réfugié ». Il a été remis aux autorités ivoiriennes dans le cadre de l’organisation de son séjour et lors de son accueil », ont avancé les avocats.
« Il apparaît donc évident que les autorités ivoiriennes ont eu connaissance de son statut, notamment à l’occasion des entretiens et des contrôles auxquels il a été soumis. Prétendre l’inverse ne repose sur aucun élément objectif et sérieux », ont-ils ajouté.
Les conseils accusent le gouvernement ivoirien d’être « responsable de la remise de Sossoukpè » à l'Etat béninois. « Le collège se réserve le droit d’engager toutes les actions appropriées contre l’Etat de Côte d’Ivoire dont la responsabilité ne souffre d’aucun doute », avertit le communiqué.
Au Bénin, Comlan Hugues Sossoukpè est poursuivi par la Cour de repression des infractions économiques et du terrorisme pour quatre infractions présumées : « Incitation à la rébellion, incitation à la haine et à la violence, harcèlement par le biais d'une communication électronique et apologie du terrorisme. Lors de sa comparution devant le juge des libertés, courant juillet 2025, il n’a pas reconnu les faits mis à sa charge, avait rapporté un de ses avocats.
Contestation du terme « extradition régulière »
Les avocats en charge de la défense de Hugues Comlan Sossoukpè se sont insurgés contre les conditions de l’extradition à Cotonou de leur client après son interpellation à Abidjan. Dans son communiqué, le collège d’Avocats, qui convoque le droit interne ivoirien, « aucune personne ne peut faire l'objet d’une extradition sans avoir été préalablement présentée à une autorité judiciaire compétente ».
« Ce principe est d’ordre public, tant national qu’international, et s’applique à toute personne se trouvant sur le territoire d’un État dont elle n’est pas ressortissante, qu’elle bénéficie ou non d’une protection internationale », indique le communiqué. Les conseils ont expliqué qu’à aucun moment Comlan Hugues Sossoukpè n’a jamais été présenté devant une autorité judiciaire ivoirienne. Cela, alors il l’aurait demandé expressément.
Selon les conseils, l’État ivoirien a engagé sa responsabilité dans l’extradition de leur client, tant au regard du respect des droits fondamentaux qu’à celui du strict respect des procédures légales.
« Le Collège d’avocats conteste catégoriquement le caractère "régulier" de ce transfert, lequel ne saurait en aucun cas être qualifié d’extradition au sens juridique du terme », souligne le communiqué. Les avocats exigent la reconnaissance de l’illégalité manifeste de l’extradition de Comlan Hugues Sossoukpè et appellent à la remise en cause immédiate des agissements procéduraux.
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