Le développement des espaces frontaliers de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest préoccupe les États de la sous région. Mardi 19 août 2025, les responsables nationales de gestion des espaces frontaliers des pays de la CEDEAO, des experts et chercheurs en la matière se sont donnés rendez-vous à Cotonou.

 Cette rencontre organisée par l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF) entre dans le cadre de la 2è réunion des responsables des structures nationales de gestion des espaces frontaliers.

Pendant deux jours, les participants sont appelés à évaluer les progrès accomplis, partager et mutualiser les expériences et bonnes pratiques, et proposer des approches de solutions pour une gestion efficace des espaces frontaliers entre communautés. Selon Youssoufou Adam, directeur général de l’ABeGIEF, la gestion concertée des frontières n'est plus une option, mais « une nécessité impérieuse ».

 Il a souhaité la tenue régulière de ladite réunion pour échanger et harmoniser des réponses efficaces contre les nouveaux défis et enjeux liés à la gouvernance des zones frontalières.

« Les enjeux liés à la gouvernance des frontières demeurent cruciaux pour la paix, la sécurité et le développement en Afrique », a-t-il prévenu. Des communications sont prévues lors des travaux. Elles seront présentées sur les thématiques de la sécurisation des zones frontalières, la facilitation de la libre circulation des personnes et des biens, la lutte contre la criminalité transfrontalière et le renforcement des capacités des acteurs locaux.

Nécessité d’une gestion concertée

Présidant la cérémonie d’ouverture des travaux, le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’intérieur a relevé de multiples défis qui justifient la tenue de la réunion. Selon Adam Taïrou, les espaces frontaliers sont exposés à l’insécurité, la criminalité trans-continentale, la migration irrégulière, le trafic de drogues et d'armes, ainsi que la menace à l'existence du terrorisme. Face à ces fléaux, le directeur de cabinet adjoint a estimé qu’il est impératif de renforcer les mécanismes de coordination, de mutualiser les efforts et de promouvoir une approche réaliste impliquant la communauté locale. « La gestion concertée et intégrée des frontières est plus que jamais une nécessité pour nos Etats », a-t-il insisté.

Adam Taïrou souligne que « les frontières ne doivent plus être perçues comme des lignes de séparation ». Dans cette perspective, il a invité les participants à formuler des recommandations concrètes en vue d'une gestion efficace et plus véritable des frontières dans la CEDEAO.

 Le directeur de cabinet adjoint a réaffirmé l’engagement du Bénin dans cette dynamique. « Nous avons entrepris plusieurs réformes structurelles visant à moderniser notre dispositif de gestion des frontières, à renforcer les capacités de nos forces de défense et de sécurité et à promouvoir le dialogue transfrontalier avec nos communautés locales », a-t-il signifié.

Le Bénin cité en exemple

Portant la voix du Partenaire technique et financier, l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne à Cotonou a reconnu les mérites du Bénin dans la gouvernance des espaces frontaliers. « Avant tout propos, j'aimerais profiter de cette occasion pour féliciter le gouvernement de la République du Bénin pour les efforts qu'il fournit dans la gouvernance intégrée de ses frontières, en synergie avec ses pays voisins », a laissé entendre Stefan Buchwald. Le diplomate a souligné que la mise en place d'un cadre légal, institutionnel et politique fait du « Bénin un pays pionnier » dans la mise en œuvre du Programme frontière de l'Union africaine. Selon l’Ambassadeur, l'architecture de mise en œuvre des mécanismes est visible sur le terrain auprès des communautés locales.

Sur la plan régional, le Bénin s’est également distingué. Stefan Buchwald a salué les réalisations du pays dans la mise en œuvre du Protocole de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes et des biens à travers la suppression des postes de contrôle internes. L’Ambassadeur a relevé aussi le déploiement de la Carte d'identité Biométrique de la CEDEAO. Le diplomate a félicité les autres nations dans lesquelles des efforts ont été faits. Stefan Buchwald a exprimé la fierté de son pays à avoir appuyé ce programme depuis ses débuts en 2008 avec plus de 100 millions d'Euro et 40 pays africains.