Photo de famille des autorités présentes à la cérémonie d'ouverture de la SENUM 2025, ce mercredi 19 novembre à Cotonou
1. « Le Bénin peut devenir le Singapour de l’Afrique »
Alomai Hounon, directeur des industries stratégiques d’Alibaba Cloud, estime que la population de l’Afrique est très digitaliste. Il relève que « les technologies de l'information et de la science sont déjà dans nos mains » car en « Afrique au moins chacun a deux téléphones ».
Selon lui, « le Bénin peut devenir le Singapour de l’Afrique », punchline qui a été très applaudie. Il fait remarquer que ce pays de 13 millions d'habitants, a « un peuple très jeune, très dynamique, très entrepreneur, très allié à l'innovation ». Il faut juste comprendre les atouts que ce pays a pour pouvoir combattre certains challenges. Mais, pour que cela devienne réalité, il faut peut-être commencer à avoir la Wifi disponible sur les activités du SENUM.
2. L’Afrique doit puiser dans ses valeurs ancestrales pour bâtir une IA durable
Selon Alomai Hounon, l’IA africaine doit se nourrir de l’histoire et des savoirs anciens : « notre histoire avait déjà ce qu’il y avait avant » et le défi consiste à « digitaliser certaines procédures » pour prolonger « l’intelligence artificielle vivante ».
L’Afrique possède des « talents », une « jeunesse » et « une connaissance millénaire ». L’IA ne sera durable que si elle s’appuie sur ces racines. Selon lui, « c'est en se ressortant à nos valeurs traditionnelles. » Cette continuité doit irriguer la santé, l’agriculture avec « des analyses pour savoir exactement où planter, quand planter », ou encore la gouvernance.
3. L’intelligence artificielle offre à l’Afrique une voie d’inclusion inédite
Pour Lacina Koné, directeur général de Smart Africa, le potentiel inclusif de l’IA est unique. Il part d’un constat : malgré un taux moyen d’alphabétisation de 55%, les barrières traditionnelles tombent lorsque les outils parlent les langues locales. « L'IA avec l'entraînement dans nos langues maternelles, permet à ces jeunes filles, ces jeunes garçons, d'interagir avec la technologie », souligne-t-il.
Cette réalité transforme complètement la notion de fracture numérique. Selon lui, « quand on dit fossé digital, on est complètement à zéro », car l’IA rebat les cartes de l’accès à la technologie en permettant à chacun d’agir « dans nos termes, qui est complètement différente de l'Occident ».
Il annonce également une rupture générationnelle : la « GEN Alpha », pour laquelle la relation à la technologie sera entièrement médiée par l’IA. « La première fois que vous posez la question à ces jeunes, ils réfléchissent d'abord comment l’IA va répondre », déclare-t-il.
Cette mutation impose aux États africains de coopérer. Il rappelle les piliers de tout écosystème IA : « le computing power », « le data set », le talent et la gouvernance. Et il précise que l’Afrique recherche « une IA utile », tournée vers « l'agriculture, l'éducation, la santé ».
4. La convergence entre médias, télécoms et services publics est devenue incontournable
La ministre du Numérique, Aurélie Adam Soulé Zoumarou, insiste sur la simplification de l’expérience citoyenne. « On ne peut plus faire la différence entre les médias [...] [et] les réseaux de télécoms », relève-t-elle. Le citoyen veut simplement « poser une préoccupation et trouver la réponse ». Avec plus de 250 services en ligne, elle défend des interactions plus naturelles et conversationnelles, objectif central de la Semaine du numérique.
5. La SENUM devient un espace de coopération, d’innovation et de mise en commun des forces africaines
La ministre décrit la SENUM comme un « wagon principal » autour duquel se rassemblent les acteurs. L’espace Benchmark accueille déjà des délégations étrangères, notamment « du Mali et du Sénégal ».
Elle rappelle la diversité des initiatives ( Bénin Cyber Day, Amazones digitales, concours data, Oscars qui célébre « le talent des jeunes Africains ») et conclut : « le numérique n'efface pas nos identités [...] il leur ouvre des horizons nouveaux ».
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