L'interface d'acceuil de la plateforme SECUROUTE
« C’est déjà bien que je n’aie pas perdu du temps », confie André, un homme d'affaires qui venait de payer une contravention. Il a brûlé un feu rouge au carrefour Tokpa dans la ville de Cotonou. Avec son téléphone, il a réglé l’amende via SECUROUTE. En moins de cinq minutes, il avait résolu son problème et repris la route. Anatole, un médecin verbalisé pour non-port de ceinture de sécurité, se souvient que cela nécessitait de quitter sa voiture pour se rendre au trésor public. « Avant, il fallait laisser la voiture ou les papiers et aller au trésor public pour payer les frais », dit-il.
« Tu peux y aller et perdre banalement trois à quatre heures avant de revenir chercher la voiture ou tes papiers chez les policiers », ajoute-t-il. Violette B., employée d’une banque à Porto-Novo, se réjouit également de cette initiative : « La plupart du temps, ce n’est pas volontaire qu’un conducteur commet une infraction. Donc, c’est bien d'avoir cette plateforme pour régler rapidement l’amende ».
Le Directeur général de l'Agence nationale des transports terrestres (ANaTT), Richard Dada relève que SECUROUTE (le registre des véhicules roulants) est un programme ambitieux de l’agence. Il s’appuie sur la plateforme digitale du même nom et facilite la gestion du parc automobile en circulation. « Ce qu'on reconnaît comme véhicule 4 roues dans la base aujourd'hui (mardi 14 janvier 2025, NDLR), c'est 323 602 véhicules », confie Isaac Zomaïtohoué, Analyste d’affaires, chargé de la plateforme au niveau de l’ANaTT.
Parmi les 323 602 véhicules, aujourd'hui « si on prend les trois critères qui sont l’assurance, la visite technique, et la TVM, au début de janvier 2025, il n'y a que 233 véhicules qui sont totalement à jour », fait-il savoir en lisant sur l’écran de son ordinateur. Ceci s’explique par le fait que très peu de personnes ont déjà payé la TVM de leur véhicule en 2025.
« Cette plateforme donne plus de facilité et moins de pénibilité pour le travail qui va se faire sur le terrain par les forces de l'ordre », a indiqué le Ministre du Cadre de vie et des transports, chargé du développement durable, José Tonato lors du lancement.
Elle « te permet en tant qu'usager de payer très rapidement ta contravention s'il y a une infraction », précise Isaac Zomaïtohoué, Analyste d’affaires, chargé de la plateforme au niveau de l’ANaTT. « Tu paies la contravention automatiquement, même le week-end », insiste-t-il. Grâce à la plateforme, tout citoyen peut payer ses pénalités en ligne par mobile money ou carte bancaire.
Le Colonel Enock Laourou, représentant le Directeur Général de la Police Républicaine lors du lancement a informé que depuis la mise en œuvre de ce projet, la police républicaine a contribué à la régularisation des formalités douanières de plus de 2.000 véhicules qui n'étaient pas en bonne situation vis-à-vis des services douaniers.
Anomalies et incohérences…
La plateforme permet également à l’ANaTT de corriger, de façon continue, sa base de données. « Il y a des véhicules avec des doublons, il y a de différentes d'anomalies comme incohérence entre les informations dans la base de données et documents physiques présentés au niveau de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) par exemple. Toutes ces anomalies sont remontées et un réajustement se fait les mardi et jeudi », explique Isaac Zomaïtohoué.
SECUROUTE, permet aussi aux utilisateurs de vérifier la propriété et la conformité de leurs véhicules. Il suffit de se connecter et de cliquer sur ‘’Vérifier mon véhicule’’ et de renseigner les informations demandées. L’analyste d’affaires relève que pour le gouvernement et pour l'État, la plateforme contribue « à suivre et à voir véritablement comment le paiement de la TVM est en train de se faire et de voir comment réagir pour amener les gens à payer ».
Pour utiliser la plateforme, il faut que votre véhicule ait la vignette SECUROUTE. C’est un document autocollant sécurisé apposé sur le pare-brise. Selon Isaac Zomaïtohoué, parmi les 323 602 véhicules enregistrés dans la base de données de l’ANaTT, « on a 223 302 véhicules sur lesquels on a posé les vignettes de SECUROUTE ».
Cette vignette permet l’identification de votre véhicule. « Vos droits (TVM, assurance, contrôle technique, etc.) sont automatiquement rechargés à distance. La vignette permet de prouver que le véhicule est en règle et évite les soucis avec les forces de l’ordre lors des contrôles routiers », explique l’ANaTT.
Les véhicules en attente d'immatriculation reçoivent leur vignette lors de la pose de la plaque par l'ANaTT. Pour ceux qui sont déjà en circulation avant le lancement de la plateforme, lors de la visite technique, les vignettes leur sont apposées.
Incontournables vignettes
L’ANaTT, relève Isaac Zomaïtohoué, rencontre une difficulté. En principe, « on aurait dû finir de poser la vignette régulièrement aux véhicules en circulation avant l’avènement de la plateforme car, chaque année, chaque véhicule est censé passé la visite technique ».
Pour lui, si tous les véhicules n’ont pas encore leur vignette, cela veut dire qu’ils n’ont pas passé la visite technique normalement. Face à cela, il informe que l’agence s’organise pour commencer une sensibilisation de masse afin d’amener les propriétaires de véhicules à poser la vignette.
Le second obstacle est l'accès à Internet. Au Bénin, la couverture Internet n'est pas encore universelle. Les propriétaires vivant dans des zones mal desservies ne peuvent pas utiliser la plateforme efficacement.
NB: Cet article est rédigé dans le cadre de la Bourse du Programme de journalisme sur les infrastructures publiques numériques (IPNs) de la Fondation des médias pour l’Afrique de l’Ouest (MFWA) en collaboration avec Co-Develop
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