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Révision de la constitution du Bénin : 03 centrales syndicales expriment leur ferme opposition

Révision de la constitution du Bénin : 03 centrales syndicales expriment leur ferme opposition

Dans une lettre adressée au Parlement, trois organisations syndicales ont exprimé, jeudi 6 novembre 2025, leur désapprobation et opposition à la révision de la constitution.

Dans une lettre adressée au Parlement, trois organisations syndicales ont exprimé, jeudi 6 novembre 2025, leur désapprobation et opposition à la révision de la constitution.

Bourse du travail du Bénin

Bourse du travail du Bénin

La nouvelle proposition de révision sur la constitution au Bénin passe mal chez certains travailleurs. A travers une lettre adressée aux députés, trois organisations syndicales des travailleurs ont réagi, jeudi 6 novembre 2025, à la proposition de loi portant révision de la constitution soumise à l’Assemblée nationale. Il s’agit de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), de la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB) et de l’Union Nationale des Syndicats de Travailleurs du Bénin (UNSTB). 

 

La proposition de loi portant révision de la constitution, émanant des députés Aké Natondé et Assan Séïbou, vise la création d’un Sénat au sein de l’architecture institutionnelle. Selon les initiateurs, la nouvelle chambre haute va assurer l’équilibre, la stabilité et la paix.

 

Pour les trois organisations syndicales signataires de la lettre, cette initiative, introduite en fin de mandat du président Patrice Talon, « poursuit des fins inavouées, étrangères à celles professées et proclamées ». Pour elles, la proposition portant révision de la constitution « est de nature à instaurer une confusion suicidaire des pouvoirs ».

 

Mieux, jugent les centrales et confédérations syndicales, « elle n'est ni pertinente, ni consensuelle, encore moins attendue par le peuple et ne poursuit pas l'intérêt général ». 

 

« En conséquence, les travailleuses et travailleurs expriment leur ferme désapprobation et leur opposition résolue à toute révision constitutionnelle dans un contexte préélectoral général agité éprouvant pour notre démocratie », mentionne la lettre. 

 

Les organisations syndicales rappellent « avec insistance et gravité qu’une réforme d’une telle ampleur échappe à la compétence du mandataire du peuple qu'est l’Assemblée Nationale ». Elles jugent nécessaire que le texte soit « impérativement être soumis à l’approbation du mandant qu'est le peuple souverain, seul détenteur de la légitimité constitutionnelle en la matière, à travers un référendum ».

 

Pour les travailleurs, le moment n’est pas propice à une révision de la constitution parce que les préoccupations premières des citoyens, actuellement est « de souligner que les préoccupations premières des citoyens résident dans la sécurité humaine, l’amélioration de leurs conditions de vie, la lutte contre la pauvreté, l’accès à des services sociaux de qualité, et la garantie d’un emploi décent ». 

 

Des inquiétudes profondes 

 

À l’analyse de la proposition de loi, les travailleurs pensent qu’elle « tend à conférer les pouvoirs les plus étendues, quasi-illimitée, à une catégorie de citoyens non élus, investis d’un mandat à vie, et placés au-dessus des institutions républicaines, y compris celles issues du suffrage populaire ». 

 

Pour eux, « une telle proposition méconnaît gravement l'histoire politique du pays, remet en cause les fondements mêmes de la République, qui repose sur la souveraineté populaire, l’égalité devant la loi, l’absence de toute forme monarchique, et la garantie des libertés fondamentales ». 

 

Les travailleurs pensent que « l’érection d’une telle institution risque d'attiser et de réactiver en permanence les tensions inter institutionnelles et politiques dans le pays ». Ils rappellent que les motifs d’équilibre, de stabilité et de paix évoqués par les auteurs de la proposition de loi « ne sauraient justifier une telle réforme, d’autant plus que depuis 1990, les institutions ont fonctionné sans entrave majeure, et que la paix et le développement, dont se réclame le régime sortant, n’ont jamais été compromis par l’absence d’un Sénat ».

 

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