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Nigéria : Trump menace d'envoyer l'armée américaine pour « anéantir le terrorisme islamique radical »

Nigéria : Trump menace d'envoyer l'armée américaine pour « anéantir le terrorisme islamique radical »

Le président américain Donald Trump a menacé, samedi 1er novembre 2025, le Nigeria d’une action militaire si le pays le plus peuplé d’Afrique n’arrête pas les « meurtres de chrétiens » orchestrés par des « terroristes islamistes ». Des accusations que Bola Tinubu rejette entièrement.

Le président américain Donald Trump a menacé, samedi 1er novembre 2025, le Nigeria d’une action militaire si le pays le plus peuplé d’Afrique n’arrête pas les « meurtres de chrétiens » orchestrés par des « terroristes islamistes ». Des accusations que Bola Tinubu rejette entièrement.

Donald Trump, 47e président des États-Unis d'Amérique

Donald Trump, 47e président des États-Unis d'Amérique

Au lendemain de la désignation du Nigeria comme pays particulièrement préoccupant en raison de fausses allégations de génocide chrétien, le président américain Donald Trump a menacé le pays d'une action militaire.

 

Dans un message publié samedi 1er novembre 2025 sur Truth Social, Donald Trump a menacé que l'armée américaine pourrait recevoir l'ordre d'intervenir au Nigeria pour « anéantir le terrorisme islamique radical » qui selon lui serait responsable des attaques contre les chrétiens.

 

« Si le gouvernement nigérian continue de tolérer le meurtre de chrétiens, les États-Unis pourraient très bien intervenir dans ce pays désormais déshonoré, armes au poing, pour anéantir complètement les terroristes islamistes qui commettent ces horribles atrocités », a-t-il écrit.

 

Dans ses accusations, Donald Trump promet, une opération «rapide et féroce».

 

Le président américain a également averti que son pays suspendrait toute aide au Nigeria, tout en précisant qu'il avait ordonné au ministère de la Guerre de se préparer à une éventuelle action militaire.

 

Abuja réfute les accusations et reste ouvert au dialogue 

 

La réponse du Nigeria ne s'est pas fait attendre. Dans une publication faite le même samedi 1er novembre 2025 sur ses canaux digitaux, le président Bola Tinubu a souligné que ces portraits dressés par Donald Trump ne reflètent pas la réalité du pays.

 

« La qualification du Nigeria comme intolérant religieusement ne reflète pas notre réalité nationale et ne prend pas en considération les efforts constants et sincères du gouvernement pour sauvegarder la liberté de religion et de croyances pour tous les Nigérians », a écrit le chef d’État nigérian sur ses canaux digitaux.

 

Dans sa déclaration, Bola Tinubu martèle que son pays « est fermement une démocratie régie par les garanties constitutionnelles de la liberté religieuse ». « La liberté religieuse et la tolérance ont été un des principes fondamentaux de notre identité collective et le resteront toujours », a-t-il ajouté.

 

L’administration Tinubu se dit prête « à travailler avec le gouvernement des États-Unis et la communauté internationale pour approfondir la compréhension et la coopération en matière de protection des communautés de toutes les confessions ».

 

Uniquement des chrétiens ciblés ?

 

Le Nigeria est miné par des problèmes sécuritaires. La région nord-est est un foyer de l’insurrection jihadiste Boko Haram, qui a fait plus de 40 000 morts et déplacé plus de deux millions de personnes depuis 2009, selon les estimations des Nations unies.

 

Dans le centre du pays, les affrontements meurtriers entre les éleveurs peuls, principalement musulmans, et les agriculteurs, qui sont majoritairement des chrétiens, sont récurrents.

 

Ils sont présentés par certains comme des conflits interreligieux alors qu’ils trouvent en général leurs racines dans la compétition pour l’accès aux terres.

 

Ladd Serwat, analyste senior pour l’Afrique au sein du groupe de réflexion américain Armed Conflict Location and Event Data (ACLED), a déclaré à l’AFP que la violence islamiste est « aveugle » et ne respecte pas les différences religieuses. Ladd Serwat a qualifié d’« exagérées » les affirmations d’élus américains selon lesquelles jusqu’à 100 000 chrétiens auraient été tués.

 

Selon les données de l’américain Armed Conflict Location and Event Data (ACLED), rapportées par Ouest-France, 52 915 civils ont été tués dans le cadre d’assassinats politiques ciblés depuis 2009, musulmans et chrétiens confondus.

 

Les données montrent qu’il y a eu au moins 389 cas de violence ciblant les chrétiens entre 2020 et 2025, avec au moins 318 morts. Au cours de la même période, 197 attaques ont visé des musulmans, faisant au moins 418 morts.

 

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