Les trois chefs d'Etat des pays membres de l'Alliance des États du Sahel
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne sont plus membres de la Cour pénale internationale (CPI). L'annonce de ce retrait a été faite, lundi 22 septembre 2025, simultanément dans les trois capitales « avec effet immédiat ».
À la télévision malienne, ORTM1, c'est le ministre de la Justice et des Droits de l'Homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogue, qui a lu le communiqué conjoint des trois pays membres de l'Alliance des États du Sahel (AES).
Ils accusent la CPI d'être devenu, au fil du temps, « un instrument de répression néocoloniale au service de l'impérialisme », incapable de juger les crimes de guerre, crimes contre l'humanité, crimes de génocide et crimes d'agression avérés. La justice, selon eux, s'acharne contre certains acteurs exclus du « cercle fermé des bénéficiaires de l'impunité internationale ».
Face à un tel constat, les gouvernements de l'AES ont décidé de se retirer afin « d'affirmer pleinement leur souveraineté » et de recourir à des mécanismes endogènes pour la consolidation de la paix et de la justice. Ils vont continuer à assurer la promotion et la protection des droits de l'Homme selon leurs valeurs sociétales.
Ces trois pays disent toutefois rester disposés à coopérer dans d'autres cadres internationaux appropriés, notamment au sein des Nations Unies, pour la défense des droits humains et le respect de la souveraineté des États.
Cette décision s'inscrit dans la continuité des efforts de consolidation institutionnelle de l'AES. Le 15 septembre 2025, Niamey a accueilli la deuxième réunion des ministres de la Justice de la Confédération, visant à harmoniser les systèmes judiciaires et pénitentiaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger.
Les discussions ont notamment porté sur la création d'une Cour pénale sahélienne et d'instances spécialisées pour juger les crimes de terrorisme et les crimes contre l'humanité, renforçant l'autonomie régionale et justifiant pleinement le retrait de la CPI.
Les trois pays rappellent avoir ratifié le Statut de Rome respectivement en 2004 pour le Burkina Faso, en 2000 pour le Mali et en 2002 pour le Niger.
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