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CRIET : ce que Richard Boni Ouorou et le Directeur des affaires électorales ont confessé selon le procureur Mario Mètonou

CRIET : ce que Richard Boni Ouorou et le Directeur des affaires électorales ont confessé selon le procureur Mario Mètonou

Le procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou, a livré vendredi des précisions sur l’enquête ouverte autour de l’enregistrement du parti « Le Libéral ». Plusieurs fonctionnaires et le promoteur du parti, Richard Boni Ouorou, sont mis en cause dans une affaire de corruption présumée, avec des montants et des versions qui divergent.

Le procureur spécial près la CRIET, Mario Mètonou, a livré vendredi des précisions sur l’enquête ouverte autour de l’enregistrement du parti « Le Libéral ». Plusieurs fonctionnaires et le promoteur du parti, Richard Boni Ouorou, sont mis en cause dans une affaire de corruption présumée, avec des montants et des versions qui divergent.

Mario Mètonou, procureur spécial de la CRIET

Mario Mètonou, procureur spécial de la CRIET

Depuis hier jeudi, une affaire secoue le paysage politique béninois et met à nu les pratiques opaques qui peuvent entourer la reconnaissance officielle des partis. Ce vendredi 16 mai 2025, le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Mario Mètonou, a pris la parole pour détailler les avancées de l’enquête sur les soupçons de corruption liés à la délivrance du récépissé du parti ‘’Le Libéral’’.

 

Selon ses explications, « le 13 mai 2025, le Parquet spécial près la CRIET a été saisi de faits présumés de corruption impliquant des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique ». L’enquête, diligentée dans l’urgence, a conduit à l’interpellation de plusieurs agents publics, dont le directeur des Partis politiques et des affaires électorales, ainsi qu’un cadre de la Direction des affaires intérieures et des cultes. Richard Boni Ouorou, promoteur du parti « Le Libéral », a lui aussi été arrêté le 15 mai.

 

Les investigations révèlent un système de versement d’argent pour faciliter l’obtention du récépissé. D’après le directeur des Partis politiques et des affaires électorales, « une somme de douze millions (12 000 000) de francs CFA aurait été proposée pour l’obtention du récépissé de reconnaissance officielle du parti du sieur Richard Boni Ouorou ». Ce dernier affirme toutefois n’avoir effectivement perçu que cinq millions de francs CFA. Une perquisition à son domicile a permis, révèle le procureur spécial, la saisie de cette somme, qu’il présente comme celle reçue de Richard Boni Ouorou.

 

La version du principal intéressé diffère. Richard Boni Ouorou déclare avoir remis au total sept millions de francs CFA au Directeur, en trois tranches : « un premier versement d’un million (1 000 000) de francs CFA avant la tenue du congrès du parti le 5 avril 2025, suivi de deux paiements successifs de trois millions (3 000 000) de francs CFA chacun, effectués les 26 et 28 avril 2025 ».

 

Pour Mario Mètonou, les faits sont clairs et tombent sous le coup de la loi. « Les faits ainsi établis s’analysent en corruption d’agent public, infraction prévue et punie par les articles 335, 336 et suivants du code pénal », a précisé le procureur spécial. Il rappelle la rigueur du législateur béninois, qui « punit aussi bien celui qui fait des dons que celui qui les agrée aux fins d’accomplir un acte entrant dans le cadre de ses fonctions mais non sujet à rémunération ». La peine encourue va de cinq à dix ans de réclusion criminelle, sans préjudice des amendes et confiscations. « Les enquêtes se poursuivent pour situer toutes les responsabilités dans ce dossier », a indiqué le magistrat.

 

Le procureur spécial a saisi l'occasion de cette déclaration de presse  pour faire un rappel à l’opinion. « Les demandes répétées d’un agent public ne constituent pas un fait justificatif de l’infraction de corruption à l’égard de celui qui fait le don. Céder aux sollicitations d’un agent public et lui faire des dons vous rend coupable de corruption au même titre que lui », avertit-il. Il a enfin réitéré la détermination du parquet spécial à lutter contre la corruption, invitant « tous nos concitoyens à dénoncer ces faits lorsqu’ils en sont victimes ou témoins ».

 

 

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