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Marchés carbone : les opportunités d’affaires et d’engagement pour le secteur privé béninois au cœur d’un atelier à Cotonou

Marchés carbone : les opportunités d’affaires et d’engagement pour le secteur privé béninois au cœur d’un atelier à Cotonou

La Banque Ouest-Africaine de develeppment (BOAD), la West African alliance for carbon markets and climate finance (WAA), la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (CDC Bénin) et la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI Bénin), structure en charge de la gestion de la Zone industriel de Glo Djigbé (GDIZ) organisent les 02 et 03 septembre 2025 à Cotonou un atelier de deux jours sur les marchés carbone.

La Banque Ouest-Africaine de develeppment (BOAD), la West African alliance for carbon markets and climate finance (WAA), la Caisse des dépôts et consignations du Bénin (CDC Bénin) et la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI Bénin), structure en charge de la gestion de la Zone industriel de Glo Djigbé (GDIZ) organisent les 02 et 03 septembre 2025 à Cotonou un atelier de deux jours sur les marchés carbone.

Photo de famille des participants à l'atelier

Photo de famille des participants à l'atelier

Décideurs publics, experts et opérateurs économiques prennent part à un atelier stratégique consacré aux marchés carbone depuis jeudi 2 octobre 2025 à Cotonou. L'événement vise est de mobiliser le secteur privé béninois autour des opportunités offertes par les marchés carbone, en particulier dans le cadre de l’Accord de Paris et des mécanismes de croissance économique bas-carbone.

 

Selon les organisateurs, le Bénin dispose d’un potentiel significatif en matière de crédits carbone grâce à ses ressources naturelles et ses secteurs porteurs dont l’énergie, l’agriculture, la foresterie et l’industrie. Toutefois, relèvent-ils, la participation du secteur privé reste limitée par le manque d’information, d’expertise technique et de projets structurants.

 

L’objectif de l’atelier est donc de promouvoir la compréhension et l’engagement du secteur privé béninois au sein des marchés carbone, en mettant en lumière les opportunités économiques et règlementaires. C’est à juste titre que les échanges vont s’articuler autour du thème central « Les marchés carbone : des opportunités d’affaires et d’engagement pour le secteur privé béninois ». 

 

Au cours des échanges, les organisateurs ont rappelé que le marché du carbone, longtemps perçu comme un mécanisme financier complexe, est désormais présenté comme un outil stratégique de transformation pour l’Afrique. Il offre la possibilité de mobiliser des financements additionnels, d’accélérer la transition énergétique et de valoriser les initiatives locales de réduction des émissions.

 

Marylise Lokossou, Directrice générale de la CDC Bénin, est revenu sur l’enjeu de la rencontre : «Apprendre, comprendre et surtout expérimenter de façon pragmatique la manière dont les crédits carbone peuvent accompagner le financement de projets à impact pour le Bénin». Elle a insisté sur l’importance d’impliquer directement les entreprises locales, afin de transformer leurs projets en sources de revenus additionnels et en leviers de compétitivité.

 

Dans le même sens, Lètondji Béhéton, Directeur général de la Société d’investissement et de promotion de l’industrie (SIPI-Bénin), a rappelé le rôle clé de sa structure, fruit du partenariat entre l’État béninois et le groupe ARISE. Depuis 2021, la SIPI-Bénin a multiplié les initiatives dans le domaine du carbone.

 

Il mentionne l’acquisition de 35 % d’AERA, leader du développement de projets carbone, l’investissement dans Crystalchain, spécialisée dans la traçabilité et la création de filiales comme OKALA (monitoring de la biodiversité) et SEQUOIA (agroforesterie et énergie). Une équipe de plus de vingt experts couvre désormais l’ensemble de la chaîne de valeur.

 

Pour illustrer ce potentiel, il a cité l’exemple de Bénin Cashew, installée dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), dont le projet de valorisation des coques de noix de cajou pourrait générer plus de 300 000 tonnes de crédits carbone sur dix ans.

 

Lètondji Béhéton a rappelé qu’en 2023, la valeur du marché mondial du carbone a atteint près de 949 milliards USD. « En Afrique de l’Ouest, le potentiel est estimé à plus de 50 millions de tonnes équivalent CO₂ par an. Pour le Bénin, qui dispose de plus de 4 millions d’hectares de forêts et de terres agricoles, les perspectives sont immenses », a-t-il insisté.

 

Jonathan Dosseh, représentant de la BOAD et de l’Alliance ouest-africaine sur les marchés carbone (WAA) a, de son côté, souligné la responsabilité du secteur privé. « Les marchés carbone offrent au Bénin et à l’Afrique une chance unique de mobiliser des financements additionnels, de stimuler l’innovation et de valoriser les efforts de réduction déjà entrepris», a-t-il d’abord reconnu. Il souligne que «ces opportunités ne pourront être saisies qu’avec une implication forte du secteur privé». 

 

Selon lui, cette réussite suppose un cadre réglementaire clair, des compétences techniques renforcées et un dialogue continu entre entreprises, investisseurs et pouvoirs publics.

 

Les travaux ont alterné entre présentations techniques (Accord de Paris, montage de projets carbone, cadre national béninois), études de cas africains et exercices pratiques en groupes. Une « clinique carbone » a permis d’analyser des cas concrets et d’esquisser une feuille de route nationale pour faire émerger des projets viables.

 

Les organisateurs ont appelé à transformer cette initiative en une rampe de lancement pour la participation active du secteur privé béninois aux marchés carbone. Ce, avec l’ambition de positionner le Bénin comme un acteur de référence en Afrique de l’Ouest.

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