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Réforme de la microfinance au Bénin : un premier bilan et des doléances à l’épreuve du terrain

Réforme de la microfinance au Bénin : un premier bilan et des doléances à l’épreuve du terrain

Administrateurs et directeurs d’Institutions de microfinance ont tenue une rencontre lundi 29 septembre 2025 à Cotonou sur l’application de la loi n°2025-14. Trois mois après son entrée en vigueur, l’heure était au premier bilan et à l’examen des difficultés de mise en conformité.

Administrateurs et directeurs d’Institutions de microfinance ont tenue une rencontre lundi 29 septembre 2025 à Cotonou sur l’application de la loi n°2025-14. Trois mois après son entrée en vigueur, l’heure était au premier bilan et à l’examen des difficultés de mise en conformité.

Vue partielle des participants à la rencontre entre Administrateurs et directeurs d’Institutions de microfinance.

Vue partielle des participants à la rencontre entre Administrateurs et directeurs d’Institutions de microfinance.

Dirigeants et responsable des Institutions de micro finance (IMF) évaluent la mise en œuvre de la loi numéro 2025-14 du 2 juillet 2025 portant réglementation de la micro-finance, trois mois après sa promulguation.

 

Initiée par l’Agence nationale de surveillance des Systèmes financiers décentralisés (ANSSFD) en partenariat avec l’Association professionnelle des Systèmes financiers décentralisés (APSFD), la rencontre avait pour objectif de clarifier les exigences de la réforme, d’évaluer les premiers efforts de mise en conformité et de recueillir les doléances des acteurs. Administrateurs, directeurs et responsables d’Institutions de micro finance (IMF) ont répondu présents, conscients des enjeux de cette transition réglementaire majeure.

 

Valentine Huguette Adoukonou Tonoukouin, présidente du Conseil d’administration de l’Association professionnelle des Systèmes financiers décentralisés (APSFD), a dressé un premier état des lieux de l’application de la loi. Elle a souligné une réforme « salutaire », mais a fait savoir qu’« en dépit des efforts, il reste beaucoup d’éléments dont le secteur a encore besoin ». Devant ses pairs et l’autorité de tutelle, elle a insisté sur la nécessité de mesures d’accompagnement supplémentaires pour garantir le succès de cette transformation.

 

Des doléances à l’endroit du ministère de tutelle 

 

Valentine Huguette Adoukonou Tonoukouin a égrené les principales attentes des institutions membres. Elle a entre autres émis comme doléances, un appui renforcé à la mise en conformité juridique et technique, la mise en place d’un système d’information de gestion mutualisé, l’accès à des ressources financières de longue durée à taux préférentiel pour le refinancement, une fiscalité adaptée, des coûts de formalisation allégés, ainsi qu’une tarification réglementée des garanties. Autant de mesures jugées indispensables pour lever les freins à la formalisation et renforcer la résilience des IMF.

 

Face à ces attentes, Philippe Dahoui directeur général de l’Agence nationale de surveillance des Systèmes financiers décentralisés (ANSSFD) a tenu à rassurer. « Je me ferai le devoir de rendre compte », a-t-il déclaré, soulignant que les doléances seront portées au ministres d’État en charge des finances, Romuald Wadagni.

 

Le Directeur général de l’ANSSFD a rappelé que les IMF disposent d’un délai de douze mois pour se conformer aux nouvelles dispositions. Il a expliqué que la supervision par l’accompagnement, voulue par le gouvernement, n’est pas une option mais une instruction. « Notre rôle est d’assurer que le secteur demeure viable et capable d’offrir des services financiers inclusifs, digitalisés et accessibles à la population », a-t-il insisté. 

 

L’atelier du 29 septembre 2025 marque ainsi la première étape d’un processus de suivi qui se poursuivra à travers des rencontres trimestrielles, budgétisées pour mesurer régulièrement l’évolution de la mise en conformité.

 

Une réforme structurante

 

Promulguée le 2 juillet 2025 par le président Patrice Talon, après son adoption à l’Assemblée nationale le 25 juin, la loi n°2025-14 vient consolider le cadre juridique et institutionnel du secteur. Elle remplace désormais l’appellation « Systèmes financiers décentralisés » par « Institutions de microfinance », impose la création obligatoire d’un conseil d’administration, clarifie les responsabilités de l’autorité de tutelle, instaure un capital social minimum et renforce les exigences comptables et prudentielles.

 

La réforme élargit également les activités autorisées, introduit la finance islamique, améliore le principe de proportionnalité et prévoit un dispositif renforcé de protection des clients et coopérateurs, ainsi que des mécanismes de traitement des IMF en difficulté.

 

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