Claude Balogoun, lauréat Prix Jean Pliya de la fiction littéraire et William Codjo, Directeur Général de l'ADZ
Organisé par l’Agence de Développement des Arts et de la culture (ADAC), sous l’égide du ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, le Grand Prix Littéraire du Bénin célèbre chaque année l’excellence de la création littéraire nationale. Cette 7ᵉ édition a mis en compétition les catégories habituelles : le Prix Jean Pliya (fiction littéraire), le Prix Paul Hazoumè (essai), le Prix Jérôme Carlos (critique littéraire) et le Prix de l’Éditeur.
Pour cette édition 2025, seuls deux prix ont trouvé preneur. Le Prix Jean Pliya de la fiction littéraire a été attribué à Claude Balogoun pour son œuvre Yê-Nu (Éditions Légendes). Le lauréat repart avec une enveloppe de 5 millions de FCFA, un trophée, une résidence d’écriture au Centre culturel John Smith de Ouidah et une participation à des événements littéraires internationaux. Le Prix Jérôme Carlos de la critique littéraire a, quant à lui, récompensé Jean Claude Enock Guidjime.
Le Prix Paul Hazoumè (Essai) et le Prix de l’Éditeur n’ont pas été décernés, faute de candidatures conformes et d’une faible participation à cette édition. Le jury a exhorté les écrivains et éditeurs à une participation « plus forte, tant quantitative que qualitative » lors des prochaines éditions.
Claude Balogoun a confié avoir mis plus de dix ans à rédiger “Yê-Nu”, le livre qui lui a valu le Prix Jean Pliya de la fiction littéraire. « J’ai rapidement écrit le scénario du film et j’ai cherché le financement partout, je n’ai pas trouvé. J’ai alors décidé de transformer ça en livre pour voir si les producteurs allaient s’y intéresser », a-t-il expliqué. Il a ensuite plaidé pour un financement en vue de produire le film Yê-Nu.
Lors de cette même cérémonie, les lauréats de l’édition 2024 dont les résultats avaient été annoncés en mars 2025 par l’ADAC et ce, sans cérémonie officielle, ont également reçu leurs distinctions. Le Prix Jean Pliya est revenu à Fousséni Tanko Bana-Korodji pour son roman Confluences (Éditions Légendes), avec une dotation de 5 millions de FCFA.
Dans son allocution, le directeur général de l’ADAC, William Codjo, n’a pas caché son inquiétude sur l’avenir de la littérature au Bénin. «Le dictionnaire français contient entre 40 et 45 000 mots. Le vocabulaire de mes concitoyens moyens ne dépasse qu'un mille mots, onomatopées et borborygmes y compris», a-t-il regretté.
« À qui donc la faute ? Nous avons perdu beaucoup en cette matière. La faute est-elle due aux écrans, aux réseaux sociaux, aux SMS que je considère comme les derniers signaux de la détresse de l'âme ? » a-t-il interrogé. Il a alors lancé un cris de cœur : «sauvons notre littérature».
Représentant le ministre du Tourisme, de la culture et des Arts, la directrice adjointe du cabinet, Gwladys Gandaho, a salué les efforts des lauréats et réaffirmé la volonté du gouvernement de soutenir la création intellectuelle. « Puissent donc les résultats de cette délibération inspirer nos auteurs et stimuler la passion du livre chez tous nos concitoyens. Que cette belle soirée soit un nouveau jalon sur le chemin de l’excellence culturelle et de l’enrichissement intellectuel du Bénin », a-t-elle déclaré.
Elle a, pour finir, transmis le vœu du ministre des arts de voir « tous poursuivre le cheminement sur les chantiers de structuration et de dynamisation de l’économie du Bénin ».
Au-delà des distinctions, le Grand Prix Littéraire du Bénin 2025 aura mis en lumière le besoin de raviver la flamme de la création littéraire nationale.
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