Des arrestations après le décès de Fayçal Samba Ouorou à Parakou. Le corps du jeune homme a été retrouvé sans vie après un contrôle policier dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024. La police républicaine a admis, le 22 novembre 2024, Fayçal Samba Ouorou est mort au cours d’une interpellation qui « n'a pas été conduite dans les règles de l'art par ses agents ».
Dans un communiqué, le procureur près le tribunal de Parakou, Alain Raoul Agboton a informé, le 27 novembre 2024, de l’interpellation de 11 policiers et un agent de santé après l'ouverture d'une information judiciaire. « Sept parmi eux ont été placés en détention provisoire et les cinq autres sous contrôle judiciaire, après l’ouverture d'une information judiciaire », a-t-il détaillé.
L'affaire en question
Dans son communiqué, le procureur dit avoir reçu, le 19 novembre 2024, un compte rendu du commissaire du deuxième arrondissement de Parakou sur la découverte du cadavre de Fayçal Samba, au quartier Nima avec une motocyclette à proximité. « Il ressort de ce compte rendu que la mort est survenue à la suite à un accident de la circulation », fait-il savoir.
« Plus tard dans la nuit, des messages vocaux et diverses publications sur les réseaux sociaux ont fait état de ce que le décès de Ouorou Gani Samba Fayçal n'est pas dû à un accident de la circulation, mais à une bavure policière », a poursuivi le procureur.
Alain Raoul Agboton dit avoir invité, le mercredi 20 novembre 2024, le père du défunt, les auteurs des messages vocaux et un autre témoin des faits pour mieux s'imprégner de la situation. Et de leurs déclarations, apprend-il, dans la nuit du lundi 18 novembre au mardi 19 novembre 2024, vers 1 heure, quatre policiers républicains ont interpellé Samba Fayçal et un conducteur de taxi-moto pour un contrôle d'identité au nouveau quartier, fin pavé Zongo non loin du bar dénommé Fiesta.
« Après la vérification des pièces, les agents de police ont intimé l'ordre à Ouorou Gani Samba Fayçal de leur remettre son téléphone portable, ou à tout le moins, de le déverrouiller. S'étant opposé à cette injonction, les agents de police lui ont porté des coups. Paniqué, le conducteur de taxi-moto a pris la fuite en abandonnant sur les lieux sa motocyclette », rapporte le procureur.
En plus de ces versions des faits, Alain Raoul Agboton a reçu au cours de cette même journée du mardi 20 novembre 2024, le procureur a reçu le directeur départemental adjoint de la Police Républicaine, le commissaire central de la ville de Parakou, le commissaire du deuxième arrondissement de la ville de Parakou et deux des agents qui ont fait la patrouille dans la nuit du lundi 19 novembre au mardi 20 novembre 2024 pour les entendre au sujet des messages vocaux qui circulent sur les réseaux sociaux.
Il s’est par la suite autosaisi du dossier et a immédiatement ouvert une enquête. S’en est suivie l’interprétation des 11 policiers et un agent de santé impliqués. Le procureur promet faire la lumière sur l’affaire et situer les responsabilités.
Il y a quelques jours, suite à cette affaire, le ministre de l'intérieur a mis en garde les agents des forces de sécurité publique qui seront coupables de bavures. Les policiers qui seront impliqués dans de tels agissements, avait averti le ministre, feront objet d'une radiation des effectifs et de poursuites judiciaires.
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