La Journée des griots pour la paix et la prévention de l’extrémisme violent dans les annales de l'histoire. Samedi 23 novembre 2024, à N'Dali, autorités locales, chefs traditionnels, griots, jeunes et divers acteurs communautaires de l’aire linguistique Baatonu se sont retrouvés pour célébrer cette journée. 

Initiative de l'Association de développement des communes du Borgou (ADECOB), la journée des griots pour la paix et la prévention de l'extrémisme violent est soutenue par l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABeGIEF) et la Coopération Suisse. 

L'organisation de cette journée vise à utiliser les récits et chants des griots pour promouvoir la paix et la cohésion sociale. L'initiative est une occasion pour sensibiliser les communautés sur les risques de l'extrémisme violent. Elle a également pour but de renforcer les liens transfrontaliers entre le Borgou (Bénin) et l’État de Kwara (Nigéria). 

Trois temps forts ont marqué la célébration de la journée des griots : une caravane des chevaliers et des motocyclistes, une session du cadre de concertation transfrontalier Bénin/Nigeria, et une grande animation des griots.

Des discours inspirants pour un avenir pacifique

La session du cadre de concertation a été présidée par le Secrétaire général de la Préfecture du Borgou. Elle a mobilisé d’éminentes personnalités politico-administratives, des autorités religieuses et coutumières. 

La phase protocolaire de la célébration a été meublée par plusieurs allocutions. Entre autres, celles du premier ministre de l’Empereur de Nikki, de l’Émir de Yashikira, du maire de Kalalé, président de l’ADECOB, du représentant du Chef de la Coopération suisse et du directeur général de l’ABeGIEF. 

Les différents intervenants ont, tour à tour, souligné l’importance du cadre de concertation transfrontalier Bénin/Nigeria.  Mis en place en 2016, le cadre, ont-ils soutenu, joue un rôle crucial en vue du renforcement de la cohésion sociale et de la paix de part et d'autre de la frontière entre le Bénin et le Nigéria. 

Dans le contexte régional marqué par des actes de groupes extrémistes violents, le cadre de concertation se révèle davantage important. La nécessité de son animation par les différents membres a été soulignée pour sauvegarder la paix et renforcer la sécurité régionale. « La paix est le socle du développement », a notamment souligné le maire de N'Dali. 

Le Directeur général de l’ABeGIEF, Dr Youssoufou Adam, a mis en avant le rôle stratégique des espaces frontaliers dans la promotion de la paix.  « Les espaces frontaliers sont cruciaux pour la sécurité. Notre objectif est d’établir un cadre de concertation qui favorise le dialogue entre les communautés », a-t-il déclaré.

Dans une communication qu'il a présentée, le directeur général de l'ABeGIEF a fait l'historique du cadre et mis en avant son dans le renforcement de la résilience des populations dans les zones frontalières du pays.

Un panel sur le thème « Dialogue interculturel, gage de paix et de cohésion sociale durable » a permis d’explorer le rôle des griots dans la résolution des conflits. Les participants ont discuté de l’importance du dialogue entre communautés pour désamorcer les tensions.

À l'issue du panel, plusieurs recommandations ont été formulées. Il est recommandé entre autres, d’organiser chaque année la journée des Griots pour la paix et l’extension de l’initiative à d’autres communes frontalières. Les panélistes ont également souhaité la création des espaces réguliers de dialogue interculturel impliquant jeunes, femmes et leaders communautaires.

La journée des Griots pour la Paix a été un moment fort d'échanges et de célébration des valeurs pacifiques. Elle a permis aux participants de se rassembler autour d’un objectif commun : construire des communautés stables, résilientes et prospères. 

Les griots, en tant que porteurs de traditions orales, ont joué un rôle clé dans cette dynamique. Leur capacité à raconter des histoires et à transmettre des valeurs culturelles est essentielle pour renforcer les liens sociaux.