Un homme accusé de s’être fait passer pour un proche du procureur spécial et des magistrats jugé à la CRIET. Le prévenu, un quinquagénaire, est poursuivi par le parquet spécial pour « escroquerie et blanchiment de capitaux ».
Selon l’accusation, il est reproché au mis en cause d’avoir fait obstruction dans une procédure judiciaire. L’homme est accusé d’avoir pris de l’argent chez sa victime présumée, une personne en détention, avec la promesse de lui permettre de recouvrer sa liberté. Il aurait pris six millions de FCFA.
D’après la présentation des faits par la Cour, le prévenu aurait promis à la victime présumée interpellée avec 10 autres personnes dans une affaire de contrebande d’obtenir sa libération. Lors de l’inculpation du mis en cause, le juge a fait savoir que le prévenu a dit à sa victime présumée qu’il va faire jouer de ses relations avec le procureur spécial et des magistrats pour le sortir d’affaires.
Le mis en cause se défend
Convoqué à la barre, le mis en cause a plaidé non coupable. Il a rejeté les faits d’escroquerie et de blanchiment de capitaux qui lui sont reprochés par le parquet spécial. Le prévenu a déclaré avoir pris 6,5 millions de FCFA chez la victime. Cette somme, a-t-il expliqué, était destinée à financer des séances de prières à l’intention de sa victime présumée et de plusieurs autres personnes interpelées dans un dossier de contrebande à Parakou.
La victime présumée et dix autres personnes ont été arrêtées avec une cargaison de plus de 1200 bidons d’essence frelatée. Placés en détention provisoire, les mis en cause, a fait savoir le prévenu, auraient sollicité son expertise pour faire dire des messes afin qu’ils recouvrent leur liberté.
Au terme des enquêtes préliminaires, les onze personnes ont été remises en liberté provisoire. L’homme accusé de s’être fait passer pour un proche des magistrats dont le procureur spécial aurait dit à sa victime présumée que ce sont ses séances de prière qui ont abouti à cette décision.
Le prévenu qui a reconnu n’avoir aucun line avec des magistrats de la juridiction spécial, a expliqué la somme de 6,5 millions FCFA encaissée chez sa victime présumée n’était destinée à financement uniquement les séances de prière. Il a déclaré qu’un grande partie, notamment, 5,5 millions FCFA représente une promesse faite par la victime après sa libération. Il a laissé entendre que seul le montant d’un million FCFA était prévu pour les séances de prière.
Peine de prison ferme requise
La représentante du ministère public est convaincu qu’il y a eu escroquerie de la part du mis en cause sur sa présumée victime dans ce dossier. La substitut du procureur spécial, dans ses réquisitions, a demandé à la Cour de constater que le prévenu s’est fait passer pour celui qu’il n’est pas pour escroquer des tiers.
Selon la magistrate, l’homme s’est présenté à ses victimes en leur faisant croire qu’il est proche du procureur spécial. Elle a suggéré qu’il soit retenu dans les liens de la prévention pour escroquerie et blanchiment de capitaux. La substitut a requis vingt quatre mois de prison ferme et un million d’amende à l’encontre du prévenu.
Dans son réquisitoire, le ministère public a mentionné que le prévenu, outre la somme de 6,5 millions FCFA déjà encaissée, a demandé à sa victime présumée et les autres, le montant de 10 millions FCFA pour faire libérer les plus de 1200 bidons d’essence. La substitut apprend que c’est en allant récupérer la somme de 10 millions FCFA demandée qu’il a été arrêté.
La défense plaide la relaxe pure et simple
La défense du prévenu a plaidé la relaxe pure et simple. L’avocat a défendu devant la Cour que son client ne connaît aucun magistrat pour qu’il lui soit donné de l’argent pour négocier une quelconque libération. Le conseil du prévenu a soutenu que les prières marchent pour ceux qui y croient. Et dans le cas d’espèce, a-t-il laissé entendre, les prières de son client ont marché puisque tous les mis en cause ont été libérés et placés sous convocation.
L’avocat a demandé au juge de ne pas suivre les réquisitions du ministère public. Il a demandé à la Cour de prononcer, dans son délibéré, la relaxe pure et simple de son client.
Après les plaidoiries de l’avocat, la Cour a renvoyé le délibéré au 16 décembre 2024. En attendant cette date et le verdict de la juridiction spéciale, le mis en cause retourne en prison.
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