Alpha Condé, ancien président guinéen en exil
L'évaluation des partis politiques en Guinée se solde par une décision à l'allure de sanction. Le gouvernement de transition a prononcé, vendredi 14 mars 2025, la suspension de vingt huit (28) partis politiques pour trois (3) mois. Cette décision est issue du rapport d’évaluation des partis politiques commise par les dirigeants actuels du pays.
« 28 partis ont des observations parce qu’ils doivent globalement aller aux congrès et dans le lot, il y a ceux qui doivent finaliser leurs bilans comptables », a déclaré le ministre de l'administration du territoire, Camara Djenabou Touré, selon AGP.
Parmi les formations politiques ciblées figurent le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) de Alpha Condé et et l'Union des forces républicaines (UFR) de Sidya Touré, tous deux en exil. Le ministre de l’administration du territoire, Camara Djenabou Touré a justifié cette résolution retenue dans le rapport d’évaluation.
Elle a expliqué que l’objectif est d’assainir l’espace politique guinéen. « Quelqu’un qui a passé 50 ans à gérer son parti sans pouvoir céder, donc, ça veut dire que c’est une entreprise personnelle quand il arrive au pouvoir, je vous dis, ne vous attendez pas à voir la démocratie au sommet de l’État », a fait le ministre. Le ministère reproche aux partis concernés de ne pas avoir fourni la preuve de leur existence bancaire, ou de ne pas avoir tenu de congrès dans le dernier trimestre.
Le parti de l’opposant Cellou Dalein Diallo, aussi en exil, est relativement épinglé. Au lieu de 90 jours, la formation politique de l’opposition a 45 jours pour organiser son congrès. Le chargé de communication du parti Joachim Baba Millimouno craint une « épuration de la classe politique ».
« Cela pourrait s’apparenter à un processus d’épuration masquée de la classe politique, une manière probablement de mettre à la touche ou à la retraite un certain nombre de leaders jugés gênants », suspect-il.
Le même rapport confirme la légalité de 99 partis politiques qui sont libres d’exercer leurs activités. Le ministre de l’administration du territoire a rassuré que ne n’est pas du tout « une chasse aux sorcières ».
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