L’ex-Directeur général de la police nationale sort enfin du silence sur la question de mise à la retraite d’office de certains fonctionnaires de la police. Au détour d’un entretien à Reporter medias monde, Louis Philippe Houndégnon a été acerbe contre cette décision du gouvernement de Patrice Talon.
315 officiers et sous-officiers ont été envoyés sans leur consentement à la retraite au mois de janvier 2024. Le gouvernement a assuré que cette décision est légale et qu’il a pris des dispositions pour que les concernés puisse jouir normalement de leur retraite.
Louis Philippe Houndégnon fait partie de ces officiers. L'ex-patron de la police béninoise trouve que la décision a été prise « sans aucune forme de procédure, sans aucun texte ». Il relève qu'on a mis « les officiers de gendarmerie, des gendarmes à l’école des officiers, on les forme, pendant qu’on met les majors à la retraite ».
Selon lui, cela constitue « une violation du principe d’égalité de traitement dans la fonction publique, un principe défendu et protégé par l’article 26 de la Constitution et l’article 3 de la Charte africaine des droits de l’Homme, qui fait partie intégrante de notre Constitution ». Le flic retraité fait savoir que « la jurisprudence administrative a toujours veillé au respect strict de ce principe-là ».
Alors, « sur quel critère on met les gens qui ont commencé par travailler le même jour à la retraite ? », se demande-t-il. Il dit ne pas comprendre comment on peut mettre « les uns à la retraite et on laisse les autres ». Pour lui, « c’est de la fantaisie politique ». Philippe Houndégnon fait savoir que des fonctionnaires qui ont 38, 40 et 48 ans sont à la retraite, à cause de cette mesure. Certains, apprend-il étaient même en mission à l’ONU.
Louis Philippe Houndégnon demande au chef de l’Etat, Patrice Talon de reconsidérer la décision de mettre certains fonctionnaires à la retraite. « Si Patrice Talon pense qu’il peut encore corriger quelque chose concernant les fonctionnaires qui sont mis à la retraite, je le prie d’avoir ce courage-là de faire machine arrière, au moins une fois, pour que les gens disent que son physique de gentleman, tel qu’il s’habille très bien là, correspond à sa pensée », a souhaité l’ex-patron de la police.
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