Faure Gnassingbé jette de l’opprobre sur la jeunesse ouest africaine en Corée du Sud. Sur invitation de son homologue coréen, Yoon Suk-yeol, le président du Togo, a pris part au sommet Corée-Afrique les 4 et 5 juin 2024. « L’avenir que nous construisons ensemble : Croissance partagée, durabilité et solidarité » est le thème de ce sommet où il était question de définir les contours d’un partenariat solide et diversifié entre les pays participants et la République de Corée.

A la fin de son séjour, le président de la république a effectué une visite de terrain au Centre international de l’ONG International Youth Fellowship (#IYF) où il a échangé avec le fondateur du Centre Révérend Pasteur Ock Soo Park sur ses ambitions pour le Togo. Dans sa prise de parole, le président Faure Gnassingbé a félicité IYF pour le travail de formation de la jeunesse qui leur permet d’avoir une vie accomplie. Il les a encouragés à poursuivre cette mission afin d’éviter aux jeunes des vices et déviances qui les incitent parfois à intégrer des groupes terroristes et à l’extrémisme violent.

Il a relevé que « s’il y a un continent qui regorge de beaucoup de jeunes, c’est le continent africain ». Hélas, déplore-t-il, les jeunes de l’Afrique de l’Ouest sombre dans des vices d'après le Chef de l'Etat togolais. « Dans ma sous-région d’Afrique de l’Ouest, je vis les conséquences désastreuses d’une jeunesse qui n’arrive pas à réfléchir avant d’agir, qui ne se maîtrise pas », a déclaré Faure Gnassingbé dans une courte vidéo publiée sur X (ex-twitter).

De vives réactions 

Cette déclaration a suscité une indignation des internautes. Lactiviste Nathalie Yamb a tancé le président togolais dans un tweet. « Il est président depuis 19 ans. Mais c’est lui qui va dire en Corée que: “Dans ma sous-région d’Afrique de l’Ouest, je vis les conséquences désastreuses d’une jeunesse qui n’arrive pas à réfléchir avant d’agir, qui ne se maîtrise pas.”» Elle s'offusque que les services de la communication du Président togolais aient trouvé ce discours "chic" pour le diffuser sur les réseaux sociaux.

« Mais Tonton, qu’est-ce que tu as fait pour changer cela depuis 2005, ne serait-ce qu’au Togo ? », interroge, le ton moqueur, Nathalie Yamb.

Farida Bemba Nabourema, écrivaine, défenseuse des droits humains et panafricaniste togolaise donne une autre lecture aux propos de Faure Gnassingbé. « Ce qu’il veut dire est qu’il subît la furie d’une jeunesse qui refuse d’être muselée et opprimée », écrit-elle avant d’ajouter : « Et il subira bien pire que cela ce criminel qui pense que le #Togo est son héritage et le peuple ses esclaves ».  

Une autre internaute  a surtout émis le souhait que l'auditoire de Faure Gnassingbé aient un peu de curiosité à propos du Président togolais, donneur de leçon sur la jeunesse africaine.« J'espère que les Sud-Coréens prendront leur temps pour chercher sur Google ou feront une recherche sur le régime d'autoritarisme de père en fils au Togo, comme en Corée du Nord, avant d'adhérer au projet Faure E.G. Réalités alternatives ». 

Geneviève Makaping, une autre internaute trouve que Faure Gnassingbé est mal placé pour tenir ce discours. « La bêtise incarnée. Voilà un sorcier qui va offrir ses enfants en sacrifice, il va sacrifier la jeunesse de son pays pour qu’elle prenne la route du Sahara et la Méditerranée. Sorcier maudit ». Pour Taah Kela, « il (Faure Gnassingbé, Ndlr) est allé en Corée, il a vu qu'il est un mauvais dirigeant un virus pour son peuple donc il veut accuser la jeunesse ».