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Des photos en treillis sur TikTok valent une condamnation à une militaire en RDC

Des photos en treillis sur TikTok valent une condamnation à une militaire en RDC

Une militaire congolaise a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis parce que des images d’elle en treillis aux côtés de son fiancé ont été retrouvées sur TikTok.

Une militaire congolaise a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis parce que des images d’elle en treillis aux côtés de son fiancé ont été retrouvées sur TikTok.

L'une des photos de l'adjudante Ebabi et son conjoint publiée sur TikTok

L'une des photos de l'adjudante Ebabi et son conjoint publiée sur TikTok

L’adjudante Béanche Sarah Ebabi a été jugée mercredi 29 octobre 2025 pour violation des consignes du chef d’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Dans le cadre des préparatifs de leur mariage, le dimanche 19 octobre 2025, la militaire et son fiancé s’étaient rendus dans un studio photo pour quelques clichés.

 

Quelques jours plus tard, une courte vidéo de la séance photo a été publiée sur le compte TikTok du photographe, rapporte l’Agence congolaise de presse. Dans la courte vidéo , on voit l'adjudante Sarah Ebadi, en uniforme militaire, apparaître aux côtés de son fiancé vêtu d’une veste civile. On y voit le couple échanger un rapide baiser. Bien que la vidéo ait été publiée par une tierce personne, l’adjudante a été poursuivie pour « violation des consignes militaires »

 

Alerté, le tribunal militaire s’est saisi du dossier, estimant que la militaire avait « sapé l’honneur et la dignité » des forces armées en s’exposant « indignement » en tenue réglementaire.

 

Le procès s’est ouvert le 27 octobre. Durant les audiences, l’accusation a présenté la prévenue comme une militaire indisciplinée, cherchant à faire le « buzz ». Pour le tribunal, elle a enfreint les consignes en s’exposant sur les réseaux sociaux, vêtue de l’uniforme, dans des poses jugées inconvenantes.

 

À la barre, mardi, Béanche Ebabi, 29 ans, a rejeté les accusations portées contre elle. Elle a affirmé n’avoir jamais donné l’autorisation au photographe de publier les images, expliquant que celles-ci étaient destinées à un "save the date", un visuel pour annoncer la date du mariage. Selon elle, le studio photo a diffusé les clichés sans son accord, et elle en aurait demandé le retrait dès qu’elle en a eu connaissance.

 

La militaire a déclaré qu’elle ne pouvait en aucun cas « déshonorer l’armée à laquelle [elle] appartient depuis dix ans ». Et d’ajouter : « Je dois me concentrer sur ce grand événement de ma vie, le mariage, qui fait également la fierté de l’armée. Je vous demande donc de me relâcher, je suis innocente. »

 

Le tribunal a toutefois estimé qu’en ayant contacté le photographe par les réseaux sociaux, Béanche Sarah Ebabi aurait dû savoir qu’il publiait systématiquement ses réalisations. Les juges ont considéré les images comme « obscènes » et contraires à la décence militaire.

 

Pour le ministère public, cette publication constituait une violation délibérée des règles de discipline et d’honneur au sein de l’armée. Il avait requis 10 ans de servitude pénale principale, tandis que la défense plaidait pour un acquittement.

 

Après délibération, le tribunal a reconnu mercredi 29 octobre 2025 , l’adjudante coupable de violation de consignes et l’a condamnée à 12 mois de servitude pénale assortie de sursis, ainsi qu’à 500 000 francs congolais de frais d’instance. Autrement dit, elle n’ira pas en prison, sauf en cas de récidive judiciaire dans les cinq prochaines années. L’adjudante Béanche Sarah Ebabi a finalement pu célébrer son mariage le vendredi 31 octobre 2025.

 

 

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