Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice et Garde des sceaux, a été condamné ce mardi 2 septembre 2025
L’ancien ministre congolais de la Justice, Constant Mutamba, a été reconnu coupable de détournement de fonds publics destinés à la construction d’une prison à Kisangani. La Cour de cassation l’a condamné à trois ans de travaux forcés, assortis de lourdes sanctions politiques et civiles. L'information est relayée par plusieurs médias locaux dont Radio Okapi .
La Cour de cassation de Kinshasa a rendu son verdict le mardi 2 septembre 2025. Constant Mutamba écope de trois ans de travaux forcés, mais également de cinq ans d’inéligibilité et d’interdiction du droit de vote. Il lui est aussi interdit d’occuper toute fonction publique ou para-étatique et de bénéficier d’une libération conditionnelle.
L’ancien ministre est en outre sommé de restituer près de 20 millions de dollars, initialement affectés à un projet de construction d’une nouvelle prison à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo.
Selon la Cour de cassation, Constant Mutamba a agi « dans l’intention d’enrichir illicitement la société Zion Construction, tout en faisant preuve d’une volonté délibérée de détourner des fonds et en recourant à des procédures non conformes ».
La décision est intervenue après plusieurs reports. Tout au long du procès, la défense avait plaidé l’acquittement, insistant sur l’absence de détournement effectif. Mutamba lui-même n’a cessé de répéter que les fonds étaient restés intacts.
Le procureur avait requis jusqu’à dix ans de travaux forcés et l’interdiction définitive de plusieurs droits civiques. L’accusation reprochait à l’ex-ministre d’avoir prélevé des millions de dollars sur le compte du Fonds de réparation et d’indemnisation des victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao), avant de les transférer sur un compte ouvert au nom de Zion Construction.
Selon l’accusation, cette opération avait été menée en violation des règles de passation des marchés publics et visait à capter des fonds de l’État au profit d’une société privée. « Ces violations répétées des règles de procédure avaient pour objectif d’enrichir frauduleusement la société Zion Construction », a martelé le juge.
Une posture de victime politique
Si la justice l’a condamné, Constant Mutamba a transformé son procès en tribune politique. Le 13 août, il s’était comparé à Nelson Mandela, Lula da Silva, Patrice Lumumba ou encore Étienne Tshisekedi, affirmant subir une persécution judiciaire.
Une posture qui l’a rendu encore plus célèbre. Mais sa condamnation et son inéligibilité compromettent désormais ses ambitions pour la présidentielle de 2028.
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