Michel Onanga Ndiaye, ministre gabonais des Affaires étrangères et de la coopération, chargé de l’intégration et de la diaspora et Mariam Chabi Talata, vice-présidente du Bénin, ce vendredi 22 août 2025 au Japon
Au sommet des Etats, le ton est à l'appel à l'apaisement entre le Gabon et le Bénin après des tensions liées à une polémique née au marché central de Lambaréné. Une vidéo virale accusait la mairie de cette ville de favoriser les vendeuses étrangères, en particulier béninoises, au détriment des Gabonaises. Ce message au ton xénophobe avait déclenché une vive réaction sur les réseaux sociaux, alimentant des échanges hostiles entre internautes des deux pays.
Vendredi 22 août 2025, à Yokohama au Japon, Michel Onanga Ndiaye, ministre gabonais des Affaires étrangères, a rencontré Mariam Chabi Talata, vice-présidente du Bénin, lors de la neuvième session de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9). Cette rencontre visait à apaiser les tensions entre les deux communautés.
Les deux parties se sont engagés à approfondir la coopération entre leurs pays, dépassant les tensions actuelles, afin de favoriser la cohabitation et le développement économique des populations gabonaises et béninoises. « Il n’y a aucun problème entre le Gabon et le Bénin. Il faut que nous continuions à travailler dans l’apaisement et rassurer nos communautés », a laissé entendre Michel Onanga Ndiaye dans une vidéo des échanges diffusée par Bénin TV, la télévision nationale béninoise.
Des mesures sans discriminations
Le ministre gabonais a rappelé la configuration particulière du Gabon. Selon lui, « le Gabon c’est 2,5 millions d’habitants, le Bénin c’est 14 millions. La particularité du Gabon c’est qu’un tiers de la population est non-gabonaise. Ce qui fait que cette population a un impact important dans le développement socio-économique de notre pays ». Il relève que le pays a toujours considéré tout « le monde comme Gabonais ou d’adoption, ou Gabonais d’origine. »
Il a ensuite expliqué l’origine du conflit. « Depuis le 30 août, relate-t-il, nous sommes dans une reconstruction économique de notre pays. On a construit une vingtaine de nouveaux marchés modernes dans le pays, toutes les villes confondues. Et à partir de là, il y a des redistributions de places, les gens se chamaillent. Et donc il y a eu un incident isolé à Lambaréné, qui est l’une des villes carrefour de chez nous. Un incident sans violence. Ce ne sont que des échanges verbaux, mais qui ont été malheureusement amplifiés, surtout à travers les réseaux sociaux. »
Michel Onanga Ndiaye a indiqué que le gouvernement a à gérer la société, les populations, surtout sur le plan économique. Donc, a-t-il martelé, « on prend des mesures souveraines, mais non discriminatoires ». Le gouvernement, soutient-il, a opté « pour une préférence nationale ». Il a insisté sur la nécessité de ne pas stigmatiser une communauté en particulier.
« Protégez nos enfants là-bas »
En réponse, la vice-présidente du Bénin Mariam Chabi Talata a exprimé sa préoccupation pour la sécurité et le bien-être des Béninois installés au Gabon tout en reconnaissant la légitimité des décisions prises par les autorités gabonaises. « Nous savons tous qu’à l’ère des réseaux sociaux, même les faits les plus anodins, prennent des proportions qui ne plaisent pas souvent », a-t-elle observé. La vice-présidente a invité les deux pays à protéger leurs ressortissants respectifs. « Protégez nos enfants là-bas. Nous protégerons les vôtres chez nous », a-t-elle déclaré.
Elle a également évoqué le contexte béninois, où l’État construit de nombreux marchés pour répondre au chômage des femmes et des jeunes, montrant que la problématique des places au marché n’est pas propre au Gabon. « On va faire en sorte que chaque population, chaque communauté qui détient une expertise dans un domaine trouve sa place », a-t-elle assuré.
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ADOGOUN DJIDJOHO SEV
il y a 2 mois