Photo de famille des participants
Rencontre scientifique et technique entre acteurs des finances et scientifiques. Cotonou, la capitale économique du Bénin a accueilli, les 14 et 15 octobre 2025, un colloque scientifique de réflexion, de partage d'expériences et de recherche de solutions durables face aux défis fiscaux posés par la mondialisation et l'économie numérique.
L’initiative émane de la Direction générale des impôts (DGI) et du centre d'études et de recherche sur l'administration et les finances, appuyés par la société ouest africaine de finances publiques.
Le thème du colloque est intitulé : « a-territorialité et de-territorialité de l'impôt : quelles conséquences pour le Bénin ? ». La rencontre a réuni les acteurs des finances, universitaires et représentants d'institutions financières venus d'horizons divers. Elle a pour objectif, le renforcement de la coopération internationale autour des questions d'imposition.
Selon le directeur de cabinet du ministre de l'économie et des finances, Herman Orou Takou, la problématique de la lutte contre les flux financiers illicites constitue aujourd'hui un défi majeur pour les économies et il est nécessaire de trouver des solutions innovantes pour une mobilisation optimale des ressources intérieures à l'âge de développement durable du Bénin. Aussi, fait-il constater, de nos jours, la notion de territorialité de l'impôt, qui constitue un fondement historique de tout système fiscal, est confrontée aux affres de la mondialisation des économies humaines.
Ce changement de paradigme, a-t-il poursuivi, se traduit par l'émergence des notions de a-territorialité et de de-territorialité dans le domaine fiscal. « Si le terme "interterritorialité" fait référence aux activités économiques, notamment à un numérique qui s'opère sans présence physique significative dans un État, rendant difficile la détermination du lieu d'imposition, la de-territorialité, quant à elle, fait état de stratégie d'optimisation fiscale, dissociant le lieu de création de richesses du lieu d'imposition, exploitant ainsi les lacunes des règles actuellement en vigueur », a expliqué Herman Orou Takou.
Pour le directeur de cabinet du ministre de l’économie et des finances, dans ce contexte où les bases d'imposition traditionnelles s'érodent progressivement, la mobilisation des ressources fiscales reste et demeure donc un enjeu capital pour les États aux besoins de ressources financières éternelles. Il juge donc nécessaire d'assurer une juste imposition des bénéfices transfrontaliers afin de garantir le financement du développement socio-économique du pays.
« En dehors de la mobilisation des ressources, nous devons absolument travailler à rétablir l'équité fiscale, non seulement entre les entreprises traditionnelles et les multinationales opérant sans présence physique, mais aussi entre les citoyens ordinaires et ceux qui utilisent des schémas de fraude », insiste-t-il.
Directeur général de la Direction générale des impôts (DGI), Nicolas Yenoussi regrette que les administrations fiscales n’ont plus pleinement des outils adaptés à cette nouvelle réalité qu'est la territorialité. Il reste optimiste que les assises de Cotonou permettront de trouver « des mécanismes équilibrés pour éviter que les activités économiques, notamment les services numériques et le commerce, quelle que soit leur localisation physique, n'échappent au fisc ».
Chef de cabinet du recteur de l’Université d’Abomey Calavi, Romain Dédjinnaki Hounzandji pense que la grande question est de savoir comment continuer l'ouverture de l'économie sur le monde et en même temps se prévenir contre les inconvénients qui vont avec. « Certaines solutions dépendent de nous-mêmes, d'autres sont des ressorts de la société internationale. Dans un cas comme dans l'autre, nous sortirons d'ici en sachant qui fait quoi avec qui et comment. Nous trouvons ici un agenda de performance utile pour nous-mêmes, mais aussi pour beaucoup d'autres pays », a-t-il assuré.
Herman Orou Takou fait savoir que les recommandations et suggestions sur le renforcement du système fiscal et l'adaptation des droits nationaux au nouvel environnement fiscal qui induisent la territorialité et la territorialité de l'État sont attendues par le gouvernement.
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