« Littérature de jeunesse : le monde des petits dévoreurs de mots ». Ainsi s’intitule le thème de l’édition 2024 du Salon national du livre du Bénin.
L’initiative du gouvernement vise à positionner la culture comme un levier essentiel de développement économique, de cohésion sociale, et de rayonnement international. Les autorités entendent profiter de ce rendez-vous annuel pour asseoir les bases d’une économie créative dynamique permettant au pays de se projeter comme un modèle de promotion de la culture et de la littérature en Afrique.
Selon Jean-Michel Abimbola, ministre du tourisme, de la culture et des arts, le choix du thème relatif à la littérature jeunesse pour l’édition 2024 est un appel dont le but ultime est de « considérer les jeunes lecteurs comme les piliers de la culture future, non seulement en tant qu’acteurs créatifs, mais aussi comme moteurs économiques d’une industrie littéraire en pleine expansion ».
« Les jeunes lecteurs d’aujourd’hui sont les créateurs, les écrivains et les professionnels de demain ; investir dans leur éveil littéraire et intellectuel, c’est construire une filière robuste et pérenne », a-t-il souligné.
Le délégué général du Salon national du livre, Florent-Couao-Zotti estime que le thème de cette nouvelle édition « soulève une question cruciale : comment ces petits dévoreurs de mots peuvent-ils aller au-delà de la consommation pour insuffler vie et dynamisme à cette littérature ».
Démarrés le jeudi 21 novembre 2024, les activités du Salon national du livre prennent fin ce samedi 23 novembre 2024. Plusieurs activités sont en cours notamment des animations, des tables rondes, des ateliers d'écriture, des visites de stands ou encore des cafés littéraires.
« En participant activement aux ateliers d'écriture, en donnant vie aux personnages lors de leur lecture théâtralisée et devenant les ambassadeurs de leur histoire préférée, les enfants ont transformé ce salon en une véritable fête de l'imaginaire par leur éclat de rire, leur questionnement et leur créativité et font des livres, des objets vivants, porteurs de rêves et d’émotions », s’est réjoui Florent Couao-Zotti.
Fonctions de la littérature jeunesse
Dr Béatrice Lalinon Gbado, auteure fondatrice des Éditions Ruisseaux d’Afrique est la présentatrice de la conférence inaugurale de l’édition 2024 du Salon national du livre. Dans son exposé, elle est revenue sur les fonctions de la littérature jeunesse. Elle cite en premier, le plaisir et le loisir.
« La littérature jeunesse transforme le livre en un objet d’évasion. Qu’il s’agisse de conte merveilleux, de récit d'aventure ou de bande dessinée, notre lecteur est tout de suite emporté dans un monde fantastique, royaume enchanté. En explorant des récits qui brisent les frontières du réel, l'enfant apprend à imaginer, à rêver, à inventer ses propres histoires », a fait remarquer Dr Béatrice Lalinon Gbado. Aussi, apprend-elle, en lisant, l'enfant enrichit son vocabulaire et développe une compréhension du monde.
Une autre fonction de la littérature jeunesse citée par l’auteure fondatrice des Éditions Ruisseaux d’Afrique est la formation du savoir être. Celle-ci, explique-t-elle, « aide l'enfant et le jeune lecteur à se questionner sur son identité et à construire sa vision du monde en confrontant les personnages à des dilemmes et à des choix parfois cornéliens ».
La conférencière cite également la fonction psychologique qui contribue à la sensibilisation du lectorat, favorise l’ouverture d'esprit et le vivre ensemble, l’empathie, la résolution pacifique de conflit, la collaboration.
Dr Béatrice Lalinon Gbado voit la littérature jeunesse comme « un gisement de culture et de patrimoine ».
L’auteure pense que la littérature jeunesse doit faire face aujourd'hui à quelques défis ou enjeux. Premièrement, le défi d’aider le jeune enfant à être soi pour mieux être avec l'autre, veiller à la biblio diversité au cœur de la globalisation et au besoin de l'enfant d'accéder à la première étape, à ses racines culturelles, préparer l'enfant à des interactions culturelles où il peut donner et recevoir tout en étant debout à ses racines.
Deuxièmement, le défi de former chaque jeune à une connaissance de soi et à sa culture pour un amour-propre, personnalisé et collectif, un amour de soi.
Troisièmement, le défi d’introduction aux normes sociales et aux codes sociaux de son milieu. Le quatrième défi est relatif à la destruction des chaînes massives et nocives par la valorisation des croyances collectives et positives. Le cinquième traite de la stimulation de la créativité des enfants adolescents et jeunes aux enjeux.
Le sixième concerne la production de plus de dessins animés, de films et de sketches à partir des livres et la production davantage des livres de qualité qui attirent les enfants, des livres numériques, des livres audios. Le dernier défi, c'est de rendre adapter des formats adaptés aux handicapés notamment aux personnes à déficience visuelle comme la braille, l’auto-description.
Le Salon national du livre 2024 du Bénin prendra fin ce samedi par un hommage aux illustres penseurs, écrivains et intellectuels béninois disparus notamment Jean Pliya, Paulin Hountondji, Jérôme Carlos, Honorat Aguessi et Albert Tévoédjrè.
Plusieurs invités, venant de tous horizons notamment de France, Angleterre, Réunion, Haïti, Maroc et Cameroun prennent part au Salon dont entre autres Diop Suzanne Bineta, Joseph Johanne, Eyitayo Olatoudou Iman Adouni Abiola, Ondobo Ebode Paul Jean-Jacques et Eboule Njome Christian Théophile.
0 commentaire
0 commentaire