« Un enfant affamé est souvent un adulte sans ambition». C’est le ministre d'État chargé du développement et de la coordination de l'action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, qui l’a dit, mardi 12 novembre 2024, à la cérémonie d’ouverture du Forum national sur la nutrition (FNN).
Ce forum est marqué par le lancement du projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours. Il a pour objectif de susciter un débat sur les avantages du projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours. Il vise également à éveiller les consciences quant aux défis que les localités devront affronter lors de la généralisation du projet.
À cette occasion, le ministre d’État apprend qu’un enfant sur trois souffre de la malnutrition au Bénin. Conscient de la gravité de la situation et pour changer la donne, le gouvernement béninois a adopté, le 24 juillet 2024, la politique nationale d'alimentation et de nutrition.
À travers cette politique, le gouvernement ambitionne de « bâtir un Bénin où chaque enfant peut grandir et même rêver grandir sans craindre les entraves de la malnutrition et des carences nutritionnelles », aux dires du ministre d’État.
La mesure phare de cette politique est le projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours. D’un cout global de 155 milliards de FCFA, le projet sera financé par les ressources propres et l’appui des partenaires techniques et financiers.
Il sera conduit par l’Agence nationale de l’alimentation et de la nutrition (ANAN) durant la période allant de 2024 à 2028. « Le projet vise à améliorer l’état nutritionnel des enfants de 0 à 2 ans », a précisé le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané.
Selon les professionnels de la santé, les carences nutritionnelles durant cette tranche d’âge affectent durablement le développement cérébral des enfants, ce qui se traduit par des limitations cognitives difficiles à corriger. Pour ne pas en arriver là, le défi à relever est d'investir différemment dans la petite enfance, selon Alain Hinkati, directeur général de l'ANAN.
Il est convaincu qu'un tel investissement va permettre de « préparer une nouvelle génération de citoyens dotés de capacités mentales et physiques adéquates, et ainsi, capables de contribuer de manière significative au développement économique et social de notre pays ».
Le gouvernement, apprend le ministre d'État, prévoit la fourniture gratuite de suppléments nutritionnels aux femmes enceintes, aux mères allaitantes et aussi aux enfants de 6 mois à 2 ans ainsi que la gratuité des consultations prénatalese dans les centres de santé public.
Une usine de production locale pour faire perdurer le projet
Le gouvernement du Bénin compte poursuivre à long terme le projet de supplémentation nutritionnelle des 1000 premiers jours. Pour ce faire, le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané rassure de l'implantation d'une usine d'approvisionnement de suppléments au Bénin. «Les démarches sont en cours pour assurer un approvisionnement régulier des suppléments nutritionnels avec, à terme, l'implantation dans notre pays d'une usine de production locale, exploitant notre production agricoles», a déclaré le ministre d'Etat.
Avant la phase de généralisation qui démarre en décembre 2024, le projet de supplémentation Nutritionnelle des 1000 premiers jours a fait l’objet d’une expérimentation. Cette phase pilote s’est déroulée dans la zone sanitaire des «3A» à savoir d’Adjarra, Akpro-missérété et Avrankou dans le département de l’Ouemé.
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