Le débat sur la fuite des cerveaux en matière de santé, notamment, les médecins refait surface. Roseline Bachelot, ancienne ministre de la Culture en France s’est offusquée contre la politique de son pays en matière de santé.
Dans un extrait d’émission diffusé par RTL, l’invitée de On Refait le Monde du 19 octobre 2024 a fait une remarque le nombre de médecins béninois dans une région de France. « Il y a plus de médecins béninois en Île-de-France qu'au Bénin », a-t-elle souligné. Pour Roseline Bachelot, « ça pose des problèmes, qui sont des problèmes éthiques ».
L’ex-ministre de Macron analyse cela comme une forme de pillage des cerveaux. « On est en train de ponctionner la richesse vive de ces pays à notre profit. », se désole-t-elle.
Si autrefois la plupart des médecins étrangers en France se faisait former là-bas, ce n’est plus le cas d’après Roseline Bachelot. « Ils sont parfois formés au Bénin. C’est à dire qu’on pourrait dire "on a payé leurs études". Mais, pas toujours. »
Avant Roseline Bachelot, l’afflux de médecins béninois vers la France avait déjà été maintes fois relevé. Habib Ouane, coordinateur d’un rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) sur les pays les moins avancés (PMA) l’avait souligné et cela a été apporté dans une publication de Libération du 20 juillet 2007. « l'Ile-de-France compte plus de médecins béninois que le Bénin. », disait-il.
A priori, la France attire les médecins étrangers à travers des meilleures conditions d’exercice et de traitement qu’elle leur offre. L’ex-ministre pense que ce n’est pas une meilleure façon de faire. « Il faut des réformes de structure et pas forcément réinjecter de l’argent. », suggère-t-elle au micro d'Yves Calvi.
Selon les données du Conseil national des médecins, « au 1er janvier 2024 ce sont 30 961 médecins en activité qui ont obtenu leur diplôme à l’étranger, soit une variation positive de +101,7% par rapport à 2010 où le nombre de ces médecins en activité à diplômes étrangers s’élevait à 15 349. »
En terme de répartition dans le pays, indique le document consulté par Banouto, « à l’échelle départementale, les médecins en activité à diplômes étrangers sont davantage présents, en nombre, dans les départements du bassin parisien à savoir Paris (2 332 médecins), le Val de Marne (1 189 médecins), la Seine Saint-Denis (1 012 médecins) ou encore le Val d’Oise (1 002 médecins). »
En dehors l'Union européenne, avec 1,3% du total, le Bénin figure dans le "Top 10 des pays d’origine des diplômes des médecins en activité régulière à diplômes étrangers obtenus en dehors de l’UE au 1er janvier 2024".
Ces médecins ont moins d’intérêt à exercer dans les départements d’outre-mer ainsi que la Corse.
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