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Suppression des subventions sur le carburant au Nigeria: une grève annoncée

Suppression des subventions sur le carburant au Nigeria: une grève annoncée

A peine investi dans ses fonctions, le nouveau président nigerian Bola Tinubu pourrait faire face à un premier mouvement social, si une solution n’est pas trouvée à la hausse du prix de l’essence, due à l’annonce de la suppression des subventions. La Nigeria Labour Congress (NLC), principale centrale du pays, annonce une grève pour compter du mercredi 7 juin.

A peine investi dans ses fonctions, le nouveau président nigerian Bola Tinubu pourrait faire face à un premier mouvement social, si une solution n’est pas trouvée à la hausse du prix de l’essence, due à l’annonce de la suppression des subventions. La Nigeria Labour Congress (NLC), principale centrale du pays, annonce une grève pour compter du mercredi 7 juin.

bImage d'archives d'une action de protestation de la NLC au Nigeria

Sauf changement, au Nigeria, géant pétrolier d’Afrique,l’administration publique et plusieurs autres secteurs d’activité connaitront une perturbation à partir du mercredi 7 juin 2023. Et pour cause, la Nigeria Labour Congress (NLC), principale centrale syndicale, sera en grève de protestation contre la suppression de la subvention sur le carburant. Selon radio Nigeria, l’annonce a été faite Vendredi 02 juin par le président de la NLC, Joe Ajaero.

La décision a été prise à une réunion d’urgence du conseil exécutif national de la confédération syndicale. La NLC donne jusqu’au mercredi au nouveau président Bola Tinubu et à la compagnie pétrolière nationale pour revenir aux anciens prix de l’essence à la pompe.

Dans son discours d’investiture lundi 29 mai 2023, le successeur de Buhari annonçait la suppression de la subvention sur le carburant. « Son coût sans cesse croissant ne peut se justifier dans un contexte de diminution de nos ressources », a-t-il indiqué. « Nous allons plutôt réorienter les fonds vers de meilleurs investissements dans les infrastructures publiques, l'éducation, les soins de santé et les emplois qui amélioreront la vie de nos concitoyens » a déclaré Tinubu, 71 ans cité par France 24.

Même si les services de communication du nouveau président ont précisé le lendemain que les subventions arriveront à terme en juin, son discours a fait grimper le prix du carburant à la pompe, provoquant aussi une augmentation du coût du transport dans le pays.

Selon les médias Nigerians, la NLC dénonce une décision unilatérale du président prise sans mesures palliatives pour les populations. Mercredi, une réunion entre le gouvernement fédéral et la NLC s'est soldée par une impasse.

Des effets au-delà du Nigeria, le Bénin dans l’anticipation  

La suppression annoncée de la subvention sur le carburant a eu des effets au-delà du Nigeria. Au Bénin, le prix du «kpayo », essence importée du Nigeria par contrebande et vendue aux abords des voies, à pratiquement doublé. Le prix du litre est passé de 450 Fcfa à 700, 750, voire 800 Fcfa par endroits à Cotonou la principale ville du pays. Les populations se rabattent sur les stations-service qu’elles fréquentaient moins malgré le nombre croissant desdites stations dans les grandes villes ces dernières années. A la pompe, le litre de l’essence est vendu à 650 FCFA.

« Nous savons bien qu’un jour, aujourd’hui ou demain, dans notre pays, il sera impossible sinon très compliqué de profiter du Kpayo parce qu’il suffit qu’un jour le Nigéria change de politique, change d’approche ou que peut-être les voies qui permettent au kpayo de venir chez nous se ferment et que l’essence de contrebande n’arrive plus », a réagi vendredi 02 juin le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, interrogé sur la question lors de sa rencontre hebdomadaire avec la presse.

 « Chacun peut voir depuis 2016, combien de stations aux normes sont construites au Nord, à Cotonou, à Porto-Novo, à Parakou, à Natitingou comme dans d’autres villes. C’est un mouvement qui est en cours et qui va s'amplifier », a-t-il ajouté. 

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